La revue Inframince n°9 vient de sortir, co-publiée par les éditions Actes Sud elle est l’un des outils de recherche de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, à côté de son nouveau site le CRAI Centre de Recherche Art Images. D’un plus petit format que les précédents ce numéro comporte une centaine de pages puisque la programmation va passer d’un numéro annuel à deux par an. Plus resserrée et avec une maquette moins traditionnelle elle occupe une place assez singulière dans l’approche contemporaine de l’image.
www.ensp-arles.fr/infos/inframince-n9/
La responsabilité de cette refonte en a été confiée à Nicolas Giraud, enseignant et nouveau rédacteur en chef qui travaille en tant que critique et plasticien sur les mécanismes de construction et de diffusion de l’image. La thématique de cette édition est L’exploration photographique autour d’un dossier sur la photo comme sujet et objet de connaissance.
Un point de vue historique est développé par Arnaud Claass au sujet de Frederick Sommer (18 ……) et ses images « de dissection analytique autant que des métamorphoses du vivant. Tandis que Jacques Py critique d’art et commissaire indépendant dresse un portrait de « L’artiste explorateur » qui déborde les purs domaines icôniques pour aborder installation et performance en lien à des expériences scientifiques de différents domaines. Dans une autre approche actuelle Jacques Fontanilles aborde quant à lui une sémiotique des nouvelles images technologiques.
En regard de ces études théoriques deux portefolios nous permettent de nous familiariser avec l’approche visuelle des « Phénomènes » que Marina Gadonneix diplômée de l’ENSP traque dans différents lieux expérimentaux qui lui permettent de matérialiser des éclairs artificiels, des impacts de météorites ou qui l’aident à définir en œuvre « la couleur moyenne de l’univers ».
Le second portefolio, collectif, constitue un carnet de recherches qui montre la variété des cartes blanches accordées depuis 2011 par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) à des étudiants dans différents laboratoires du territoire français. Face à cette recherche fondamentale la diversité des réponses plastiques atteste de la liberté de création qu’ils ont su trouver auprès des savants exerçant dans des disciplines de pointe. Un partenariat exceptionnel de la part d’une telle institution.
Le numéro est complété par des notes de lecture, illustrées non par les reproductions de couvertures mais par des œuvres qui donnent un panorama de la création actuelle, celle de Christopher Williams, Cédric Delsaux, Hiroshi Sugimoto, Luigi Ghirri ou Alix Cléo Roubaud.
Il n’est pas étonnant que dans son éditorial Rémy Fenzy directeur de l’établissement cite Fred Ritchin, critique américain penseur du post-modernisme qui envisageait que la photographie du futur « pourra évoquer le concept d’états d’énergie partagés, liant les gens, les animaux, les esprits, les êtres, les objets, les potentiels »