La Borne une galerie nomade en région Centre Val de Loire

Depuis la pandémie et la généralisation du distanciel y compris dans le domaine des arts toutes les solutions pour rapprocher l’oeuvre et son public sont les bienvenues. Pour la photographie les accrochages en extérieur de tirages sur bâche se sont multipliés. En région Centre Val de Loire le dispositif itinérant de la Borne permet aux peintres, sculpteurs et plasticiens de montrer leur travail dans l’espace public.

Le pays où le ciel est toujours bleu est une galerie associative d’Orléans gérée par Laurent Mazuy et Sebastien Pons. Ils multiplient des échanges avec des ateliers et collectifs d’artistes. Leur action soutenue par la DRAC Centre, la Région, le Conseil Général et la ville leur permet aussi de faire bénéficier à des artistes locaux de résidences à Berlin. En dehors de leur galerie ils ont eu l’idée géniale de mettre en oeuvre cette structure itinérante de La Borne qu’ils implantent dans les lieux les plus divers.

Ce mobilier urbain fait d’une structure en bois recouverte de zinc, a été conçu par l’architecte tourangeau Bertrand Penneron. Sa forme hésite entre le container et la caravane . Occupant 8 m² de surface au sol, et proposant 6 m de cimaises elle autorise au spectateur 2 points du vue. La Borne se déplace facilement acheminée par un camion plateau, elle se décharge par grutage ou à l’aide d’un fenwick. Installée dans différents endroits en région Centre pour une durée de deux mois, elle voit se succéder deux accrochages à chaque station.

Actuellement installée dans la cour du FRAC à Orléans elle accueille un artiste d’origine tunisienne Slim Cheltout qui vit et travaille à Tours. Dans un premier temps ses réalisations picturales quittant la toile ont émigré vers l’espace graphique d’un textile à motifs suspendu sur des fils à linge occupant tout le lieu d’exposition. Son oeuvre évolue du tableau dématérialisé vers une architecture.

L’artiste utilise aussi dans son travail des objets ou matériaux du quotidien qu’il ré-organise. Ces modules transformés en machines sont mus par des capteurs.C’est le cas de T.O.S # P, Triple Oculus Système présenté actuellement. Dans son fonctionnement en exposition cette sculpture cinétique est animée d’un mouvement d’une grande lenteur. Sa forme circulaire génère une ouverture et une fermeture récurrentes de son enveloppe externe. Celle ci dans son aspect irisé joue de la lumière en variations colorées. A l’intérieur de la Borne elle est désactivée seul le mouvement du spectateur et la double vision autorisée par ses vitrine rappelle son fonctionnement assimilable à un diaphragme, la brillance en plus. Elle rejoint ainsi les nombreuses autres machines de vision et dispositifs lumineux présents dans son oeuvre.