La lumière et les cuivres

Images pionnières de la photographie, des portraits d’hommes, de femmes et d’enfants de Chine, d’Algérie,d’inde ou d’Afrique Orientale collectés entre 1841 et 1851 appartiennent à la collection du Musée du Quai Branly et sont exposés pour Photoquai 07

Christine Barthe, commissaire de l’exposition de ces daguerréotypes (images uniques se déposant sur une plaque de cuivre argenté) faits par des voyageurs de la moitié du dix-neuvième siècle en Afrique, aux Îles Canaries, ou d’Indiens Botocudos, ou bien à Paris de Chinois ou d’Algériens, rapporte cette notation : Il s’agit de l’image qui fait la première page du catalogue montrant de face et centrée, une femme d’Abyssinie, photographiée à Zanzibar en 1847. C’est l’œuvre de Charles Guillain, officier de marine aidé de Vernet qui était son officier de timonerie.
Sa coiffure apparaît curieuse jusqu’à ce qu’on comprenne qu’elle était voilée et qu’elle a redressé son masque en cuir que l’on devine au sommet de sa tête.
On peut percevoir, à y regarder de près, un éclair de lumière dans ses yeux .
On a tiré de cette photo une gravure.
Las ! La lumière de la vie ne s’y retrouve plus : l’autre cuivre l’avait éteinte.
Qu’en penserait Rimbaud qu’on retrouvera plus tard en Abyssinie qui voulait rendre l’homme « à son état primitif de fils du Soleil » ?

Paris le 2 novembre 2007

Référence : PF0086885

Titre : Jeune femme de Moguedchou

Légende : Jeune femme de Moguedchou (Teri) (face), photographiée à Mogadiscio en janvier 1848.

Dimensions : 16 x 12 cm ; montage 20.5 x 16.5 cm

Copyright : © musée du quai Branly

Photographe : Charles Guillain (1808-1875)

N° inventaire : PF0086885 – PM000111