Le L.A.C. un lieu précieux d art contemporain près de Narbonne

Le Lieu d’Art Contemporain le L.A.C. à Sigean dans l’Aude a été créé en 1991 par le peintre Piet Moget (1928-2015) et sa fille Layla qui continue de gérer le lieu et son impressionnante collection. Cet été elle programme trois artistes néerlandais avec le soutien de l’Ambassade des Pays-Bas à Paris , Pieter Ceizer , Ivan Cremer et Kees Visser . Cette ancienne cave viticole offre deux grands espaces au rez de chaussée et trois salles pour les oeuvres permanentes dont celles du fondateur.

Après l exposition inaugurale consacrée à Geer van Velde le lieu a accueilli les plus grands artistes parmi lesquels on peut citer Richard Long, Walter de Maria, Jean Michel Basquiat, Anselme Kiefer, Richard Serra, Gérard Traquandi, Robert Morris , mais aussi Wolgang Laib et Thomas Ruff ou Roman Opalka, belle diversité dans l’excellence.

Un même niveau de qualité se retrouve dans la collection avec des toiles de Piet Moget , connu pour avoir peint sur le motif au bord du lac de Sigean, ses peintures atmosphériques et vaporeuses aux limites de l’abstraction. A ses côtés on peut admirer un peintre hyper réaliste américain comme Ralf Goings ou son compatriote Don Eddy des Iris de Bram van Velde, un petit Yes Klein ou le sublime Arbre au clair de lune de Piet Mondrian

Pieter Ceizer, né en 1982 à Amsterdam, est graphiste , typographe et designer. Il collabore ainsi avec des marques comme Air France, Ralph Lauren, Nike ou colette. Dans ses réalisations plastiques il explore les mots dans leur dimension symbolique et spirituelle avec une palette aux couleurs pop très flashy.

Kees Visser , autodidacte né en 1948, est le plus connu des trois. Il est représenté depuis 2009 par la galerie parisienne Poggi . Co-fondateur du Living Art Muséum de Reykjavik en 1978 il a vécu plus de vingt ans en Islande . S’attachant à prendre en compte l’héritage post-moderniste il mène un travail sériel sur la couleur appliquée sur papier. Ses monochromes présentent d’infimes altérations de surface qui font vibrer la couleur. Plus exceptionnelle dans sa production sa série de 2011 Bloem (Fleurs) est produite par un scan couleur sur papier Hannemuhle. D’autres oeuvres de sa série Mondlicht sont constituées de tressages su papier de différents supports avec figures imprimées déconstruisant figures et motifs.

La révélation de cette exposition est sans conteste le sculpteur Ivan Cremer . Né en 1984 diplômé d’architecture de l’Université de Delft il a pratiqué la discipline aux Etats Unis de 2011 à 2018. En tant qu’artiste il utilise des matériaux de récupération , bois et métal principalement. Cela peut donner sa série de têtes-masques d’une extraordinaire expressivité dans leur brutalité que confirme le titre Krieger (les guerriers). S il s’intéresse à la danse , la chorégraphie lui permet de structure ses diverses figures en installation comme Origins à l église de la Thomaskerk d Amterdam ou ensemble de 10 sculptures de La naissance d Apollon.

Pour la plus grande salle du L.A.C. il a imaginé une double sculpture qui part du sol et s’élève dans les hauteurs du hall. Ces deux sculptures interconnectées s intitulent respectivement Phoenix Rising et Flight of the Phoenix, avec des outils de l’agriculture et des matériaux de récupération d’aluminium et de bois . Elles allient puissance et légèreté et justifient l intitulé partagé par les deux artistes les plus jeunes « Vers la lumière ».