Sphères magazine , un panorama culturel d’une réelle diversité

Sphères magazine est un trimestriel culturel qui a pour programme « Petites communautés, grandes histoires ». Il mêle articles, entretiens, longs reportages et portfolio. Il met en scène différents acteurs sociaux connus dans leur discipline ou au-delà pour leur action dans le domaine de l’art. A partir d’un présupposé sociologique chaque numéro est ainsi l’occasion d’une vaste exploration culturelle de passions simples.

Inauguré avec « les fumeurs de pipe » la collection comporte des numéros liés à des disciplines sportives comme « les plongeurs sous-marins »(n°2), les cavaliers (n°5), « les navigateurs »(n°8) ou « les grimpeurs » (n°9). Des activités plus spirituelles sont évoquées avec le numéro 3 autour des « Pélerins ». Une attitude sociale récente comme celle des « tatoués » est l’objet du numéro 6. Les arts ne sont pas négligés avec le numéro 7 sur « les danseurs » ou le dernier qui vient de paraitre sur « les écrivains ».

De grands entretiens y sont menés entre les auteurs de bd Zep et Riad Sattouf qui échangent à propos du langage (pré)adolescent, al célèbre reporter Florence Aubenas et le romancier Sylvain Prudhomme évaluent les avantages te inconvénients de la fiction,MC Solaar et Oxmo Puccino dialoguent sur le rythme et le phrasé du rap. Un reportage permet de découvrir les écrivaines du Burkina Faso. Un texte de Sigolène Vinson, ancienne chroniqueuse judiciaire de Charlie Hebdo, évalue la percée de la littérature dans le procès des attentats de janvier 2015. Une carte blanche est donnée à Gaël Faye, auteur-compositeur-interprète, rappeur et écrivain franco-rwandais, célèbre depuis son premier livre Petit pays diffusé dans le monde entier.

Le numéro consacré à la danse manifeste la même ouverture à travers une carte blanche donnée à Cédric Klapisch à l’occasion de son film « En corps » avec pour vedette Marion Barbeau, première danseuse de l’Opéra de Paris convertie au contemporain. Un portrait du célèbre chanteur d’opéra Jakub Joseph Orlinski, également breakdancer accompli est dressé sous le titre Breaking Bach. Un article sur les mouvements littéraires révèle comment la danse inspire les écrivains. Sous le titre Au rythme de parkinson une immersion a lieu dans une association de danse-thérapie. Le portrait d’une génération de danseurs actifs sur les réseaux sociaux fait l’objet d’une étude L’algorithme dans la peau . Un dossier Le genre en question étudie comment la danse brise les codes du genre.

C’est en 1960 aux Etats Unis à l’occasion du centenaire de la guerre de Sécession qu’est né la première reconstitution historique. La source de leur passion réside dans une fascination aventureuse pour un temps révolu. Pour retrouver ces évènements anciens et leur décor leur premier souci est une documentation précise dans des ouvrages anciens ou sur des blogs spécialisés. Est ainsi rappelé un maître du genre Stanley Kubrick qui met quelque 250 jours à tourner son film Barry Lyndon (1975). Perfectionniste à l’extrême, il reconstitue méticuleusement costumes, décors, lumière pour faire revivre pour ses spectateurs le XVIIIe siècle.Stéphane Bern fait l’objet d’un entretien et toutes sortes de disciplines sont abordées y compris un réveil des sens dans des ateliers culinaires ressuscitant de srecettes anciennes. Le portfolio est consacré à Charles Fréger spécialiste des portraits en costumes. Le volet judiciaire n’est pas oublié. En retournant sur les lieux d’un crime, en scrutant détails et circonstances in situ les magistrats arrivent parfois à découvrir des aspects qui n’apparaissaient pas dans l’austérité d’un dossier d’instruction. L’intérêt de ces activités passionnées est que leurs pratiquants souhaitent transmettre l’Histoire en la performant, en l’incarnant.