La dimension critique du réseau

Revue d’art depuis 2006

Après son exposition au musée Albert-Khan, « Fleurs » Toshio SHIMAMURA, artiste japonais, né à Kyoto en 1953 et vivant à Paris, nous transporte à nouveau dans son univers floral, de roses noires, photographies de l’éphémère, beauté d’un périanthe révélé.

Sur fond blanc, ces roses noires en plan rapproché, toujours en lumière naturelle sont d’une rare sensualité. Chaque pétale, tissé de doigts de fée. La rosée même semble s’y être déposée.

Il ne s’agit plus d’élégance mais d’un ailleurs olfactif. Caresse de la nature, ses photographies expriment la gracile fragilité de l’éphémère et la transpose dans une durée éternelle. Comblé face à ce spectacle de la nature révélée qui s’inscrit dans la longue tradition de la photographie au motif floral, le spectateur ne peut être que ravi de l’érotisme qui se dégage de ces tissus floraux.

« Formé au design industriel à Paris après avoir, dans son pays étudié le stylisme de mode avant de devenir pâtissier à Kobe, Toshio Shimamura a ensuite été durant trois ans l’assistant de Gaetano Pesce à New York. C’est là que, riche de ses différentes expériences et de la connaissance d’univers aussi divers, il se tourne vers la photographie. » Christian Caujolle, in Fleurs.

La prouesse technique est au service de l’amour qui s’exprime dans ces photographies de roses uniques à la tige gracile. Elles ne sont pas à proprement parler des natures mortes, mais des compositions aux multiples ravissements. Elles respirent le jaune de l’été, elles incarnent la blancheur de l’hiver, les rouilles de l’automne, le rose du printemps. Elles déclinent ces quatre saisons dans un tempo d’adagio de Vivaldi. Elles s’ouvrent vers la terre dont elles sortent, elles effleurent les étoiles, et le ciel entier se mire dans ce noir.