Dominique Gonzalez-Foerster

L’ARC soutient depuis de nombreuses années plusieurs artistes français qu’on pourra peut-être inscrire dans un même courant artistique d’ici quelques décennies. La récente exposition Expodrome de Dominique Gonzalez-Foerster, première grande monographie présentée à l’ARC, sur-impressionne les thèmes chers à l’artiste, problématiques à l’œuvre dans son travail depuis longtemps, tout en dénotant des évolutions de sa création.

En complément de cette courte Chronique sur Expodrome programmé à l’ARC du 13 février au 6 mai dernier je reprends dans Perspective un article de 2002 écrit à propos de Plage . Tout est posé dans la pensée de l’artiste dès cette époque même si sa production plastique s’enrichit constamment en créant des environnements toujours différents et riches de possibilités d’immersion du spectateur : depuis les chambres, les environnements lumineux, filmiques, ceux touchant à la science-fiction …
Expodrome ne se donnait pas comme une rétrospective mais véritablement comme la création d’une exposition totalement nouvelle, non pas une exposition pensée comme un catalogue d’œuvre mais comme la genèse d’environnements. A propos d’Expodrome, Angeline Scherf écrit dans le catalogue de l’exposition : « Un jour, elle s’est emparée de l’ « exposition », espace ouvert où elle s’est installée. Elle l’appelle « exposition » mais ce pourrait aussi bien être une île, un voyage, une ville, une promenade, un vaisseau spatial, un parc, un tapis, un hôtel, une bibliothèque inépuisable et incomplète. Elle y revient régulièrement parce que c’est un endroit unique, où on ne vit pas et qui n’existe que lorsqu’il est partagé. Elle dit aussi « terrain de jeu », « possibilité de pensées », « surface érotique », « espace limite » » .

L’exposition devient chez Dominique Gonzalez-Foerster un médium pour créer des situations, des espaces-temps dans lesquels le spectateur est plongé. D’emblée, l’artiste nous immerge dans un ailleurs. Promenade, œuvre sonore créée pour l’occasion, baignait le visiteur dans un environnement autre que celui qu’il avait devant les yeux en le transportant ailleurs dans un voyage imaginaire tropical et pourtant sensoriel. Angeline Scherf dénomme cela la « sensation cinématographique d’un espace ».

1 Angeline Scherf, « L’île musée », catalogue de l’exposition Expodrome, 2007