AI WEIWEI De la destruction, des pouvoirs d’internet et de la création en Chine

Ai Weiwei est à 54 ans l’ un des artistes les plus célèbres de la scène artistique indépendante chinoise. Conseiller artistique pour les architectes suisses Herzog & de Meuron il s’est fait connaître pour la réalisation du stade national des Jeux olympiques 2008, en forme de nid d’hirondelle. Il est aussi l’un des principaux opposants au régime dont il déclare « Cette société n’a aucune créativité, elle ne repose que sur du travail mal payé et sur un strict contrôle policier. Combien de temps cela peut-il durer ? Internet est le meilleur cadeau fait à la Chine, ce genre de technologie fera tomber ce genre de dictature »

En attendant son atelier de 2.000 mètres carrés de la banlieue de Shanghai, vient d’être démoli par les autorités évoquant une « utilisation non conforme du terrain » alors qu’elles avaient soutenu cette construction, destinée à devenir centre d’art, pour laquelle l’artiste avait dépensé en 2007 plus d’un million d’euros.

Cette démolition ainsi que sa mise en résidence surveillée depuis novembre, et la suppression de son blog font suite au soutien apporté par l’artiste au dissident Feng Zhenghu, que les autorités chinoises empêchent depuis des mois de revenir du Japon.

Parmi ses nombreuses initiatives Ai WeiWei a collaboré avec un couple de photographes, le chinois RongRong, et son épouse japonaise Inri, pour la création de leur Three Shadows Photography Art Centre première institution dédiée à l’image contemporaine,photographie et video, en Chine. Le complexe de 4600 mètres carrés a été conçu par Ai Weiwei. qui fait partie du conseil scientifique auprès de personnalités internationales comme le hollandais Bas Vroege, (Fondation Paradox) ou la française Bérénice Angremy, responsable du Festival International Dangdai à Beijing .

Une de ses œuvres récentes, l’installation Sunflower Seeds à la Tate Moderne de Londres l’automne dernier mêlait à son habitude tradition et pratiques contemporaines. Plus d’une centaine de millions de fausses graines de tournesol, produites artisanalement en porcelaine peintes recouvraient les 1 000 m2 du grand hall.

Le 3 décembre 2010, Ai Weiwei, s’est vu refuser de rejoindre la Corée du Sud, la police a empêché sa sortie du territoire chinois car il mettait soi-disant « en danger la sécurité nationale ». Ai Weiwei analyse ainsi cette interdiction : « la police et les autorités aux frontières augmentent leurs efforts pour empêcher des membres éminents de la société civile chinoise de voyager à l’étranger à l’approche de la cérémonie du prix Nobel de la paix » attribué au Chinois Liu Xiaobo toujours emprisonné.

Libre circulation des personnes, des informations des idées et des œuvres, tel est l’enjeu essentiel de son combat.