Au FRAC Centre l’architecture assistée par l’ordinateur

Un an après sa Biennale d’Architecture « Marcher dans le rêve d’un autre » le FRAC Centre-Val de Loire nous invite avec « Madrid, octobre 68 » à découvrir la scène expérimentale espagnole dans l’évolution de ses pratiques technologiques. Cette exposition réunissant 16 créateurs et une centaine d’œuvres constitue un témoignage sensible sur le rôle de l’ordinateur dans la création plastique et architecturale.

Abdelkader Damani s’est associé à Monica Garcia Martinez pour montrer l’influence du Centre de Calcul de l’Université de Madrid sur cette évolution de l’outil permettant d’abord la gestion automatique de formes architecturales et plastiques avant de démultiplier ses possibilités. Les premiers travaux montrent les modèles géométriques abstraits appliqués aux réflexions sur le bâti. Le couple Francisco javier Segui de la Riva et Ana Bunaventura ont l’idée de mêler ces recherches formelles avec l’application d’un modèle biologique qui les rendent plus sensibles.

En matière de pluridisciplinarité dans ce Centre de Calcul on trouve aussi un philosophe, romancier et poète comme Ignacio Gomez de Liano dont les oeuvres se rattachent au courant international de la poésie visive. Autre tenant des liens art/science Eusebio Sempere (1923-1985) après une formation artistique dans son pays s’installe après la second guerre mondiale à Paris où ses oeuvres le rendent proche de l’abstraction géométrique et des productions optico-cinétiques. Au carrefour des deux disciplines les structures volantes de José Maria Yturrald questionnent le rapport à l’espace et à la gravité.

A l’étage intermédiaire une vidéo de Julien Prévieux « Anomalies construites » de 2011 met en perspective critique l’usage de l’ordinateur et des écrans avec son habituelle distanciation humoristique.

Le dernier étage installe l’ensemble le plus sensible dû à José Luis Alexanco né à Madrid en 1942, MOUVNT (1971). Dessins préparatoires réalisés à la main, esquisses assistées par ordinateur et sculptures de petit format contribuent à entériner une pratique radicale de la sculpture. Pour en augmenter encore l’impact sensible une oeuvre multimédia « Solitude Interrompue » est produite avec le compositeur Luis de Pablo et son labo de musique électro-accoustique.