Imagine l’arbre quand il a cessé de pousser faute de ciel, imagine le dans son déracinement, rappelle toi l’arbre est cette plante lignifiée alignant un tronc entre racines et houppier, sa couronne de feuilles et rameaux.
Imagine l’horizon de l’arbre qui occupe le white cube de la galerie, il se plie à l’angle dur des cloisons, mais son éloignement de la terre n’arrête pas sa progression linéaire. Ce que la sève ne sait plus faire , le crayon en prends le relais.
Imagine le livre qui ouvre grand ses cahiers à la profusion des traits, les lignes ont beau pousser leurs surgeons l’espace de la feuille comme celui du tableau font défaut. Quand le mur l’accueille, le flux de traits perfuse, sa trajectoire cherche la lumière de la rue.
A l’entre deux de l’arbre et du livre résonne le poème « Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur »
Robert Desnos l’écrivit. Bertrand Flachot en incarne l’aventure d’une multitude de traits derrière lesquels il s’abrite pour mieux renaître dans une nouvelle aventure verticale.
Imagine l’artiste comme cet homme debout dans l’atelier qui cherche à y disparaître, il en multiplie les lignes. Il ne s’agit plus pour lui de dessin, ni de photographie ou de sculpture mais bien de renaissance au cœur de l’œuvre.