Nécessités
-
Fensch, un livre d’artiste des éditions Orange Claire
Claire Jolin est photographe et éditrice. Elle a créé à Metz les éditions Orange Claire (Léoc). Elle publie notamment les livres-objets de la collection PhotosMots. Sa dernière parution « Fensch » met en page le dialogue graphique de ses propres images avec les poèmes courts d’Hervé Scialdo. Le premier ouvrage Cycle réunissait les photos de Véronique L’Hoste…
-
Franta ou la chair réconciliée
Le Prieuré Saint Cosme à La Riche dans la banlieue de Tours fut la demeure de Pierre Ronsard, prieur de 1565 à 1585 . On y conserve la maison où vécut le poète, mort en ces lieux, et inhumé dans l’ancienne église.L’institution accueille tout cet été une exposition de peintures et sculptures de Franta. Le…
-
Jean-Baptiste Crabbe : Le tourment de tes visages
Dans le mouvement incisif des traits, adviennent des formes furtives. L’œuvre peint ou dessiné de Jean-Baptiste Crabbe est sans cesse en déséquilibre. Métamorphose, devenir, évolution, image-mouvement : autant de termes qui essaient d’approcher ce que l’on voit. Mais que voit-on ? Malgré le sentiment d’unité et la singularité évidente de l’œuvre de Jean-Baptise Crabbe, il n’est pas…
-
Corpus Baselitz ou les fastes du corps vieillissant
Le Musée Unterlinden de Colmar accueille tout cet été sur trois niveaux les oeuvres récentes produites par Georg Baselitz depuis l’hiver 2014-2015.Agé alors de 77 ans il entame un nouveau cycle introspectif de nus de lui-même et de son épouse Elke peints inversés comme à son habitude depuis 1969 pour tous ses motifs. Dans les…
-
Le Tourbillon de la vie
« On s’est connu, on s’est reconnu, on s’est perdu de vue, on s’est reperdu de vue, on s’est retrouvé, on s’est réchauffé, puis on s’est séparé. Chacun pour soi est reparti dans le tourbillon de la vie… » ainsi chantait Jeanne Moreau en 1962, dans Jules et Jim de François Truffaut. Qu’est-il de ces instants précieux…
-
Les Horizons poétiques de Francis Jolly
Francis Jolly est connu du milieu photographique pour ses actions entre culture et éducation, pour sa défense d’une photographie émergente et plus récemment comme responsable éditorial d’une série d’e-books pour Tribew. Parallèlement il poursuit activement notamment en tant que membre du studio Hans Lucas son œuvre personnelle qu’il développe comme autant de nouveaux « Horizons ». Les…
-
Le Corps dans l’Art brut
La Collection de l’Art brut n’est pas seulement un musée destiné à conserver la collection réunie par Jean Dubuffet. Elle continue d’acquérir des oeuvres et de recevoir des dons qui viennent enrichir ses réserves. Pour les valoriser, elle organise une Biennale. Après “Véhicules “en 2013 et “Architectures” en 2015, cette troisième Biennale a été confiée…
-
Allers Retours dans un temple noir, or et bleu
De retour de résidence à la Casa de Velazquez à Madrid Anaïs Boudot inaugure avec « La noche oscura » sa première exposition monographique à la galerie Binôme. Trois ensembles emprunts de la même préciosité constituent cet accrochage d’une grande exigence. De denses tirages noir et blanc traquent de nuit lieux de passages et architectures. Des tirages…
-
Christian Boltanski. Portrait de l’artiste en clown.
En saisissant l’occasion de la sortie en coffret de la réédition des fascicules des “Saynètes comiques” réalisées par Christian Boltanski en 1974, qui s’intitule La Mort pour rire, la librairie de la galerie Marian Goodman a exposé un ensemble des productions déjà anciennes de l’artiste : des séries de photographies en noir et blanc, des films…
-
La vie amoureuse des anges Christian Gattinoni (dédié à Marie No),
La photographie n’est pas seulement un énoncé mais une énonciation toujours présente dans l’image. Elle rend visible le regard. Ici, c’est particulièrement un regard du dedans, surtout quand il s’exhausse de l’amour pour celle que le regard embrasse. Regard centrifuge autant que centripète, voire regard presqu’endoscopique. J’ai été « touché » par ce livre où « texte et…
-
Echolalies post-mortem
Vous êtes au cœur d’une rumeur. Recueillis dans l’immense église des Jacobins, écrasés par ses palmiers de pierre, assis en cercle autour des reliques de St Thomas d’Aquin, vous êtes la rumeur. Celle d’un public commençant à grossir et à chuchoter dans une nef qui renvoie des échos inaudibles… Dans un instant, ce public découvrira…
-
Les miroirs de l’autre
Des teintes sourdes, des espaces architecturaux délivrés de toute présence humaine, des corps féminins enfants ou adultes sans visage, un cadavre d’oiseau, des eaux usées, le végétal regagnant du terrain sur le travail de l’homme, un crucifix, une boîte aux lettres arrachée. En découvrant ces photographies mélancoliques de Kate Barry, on est tenté d’y voir…
-
Dorothy-Shoes traductrice de la douleur en langue des femmes
En tant qu’homme on reste parfois sans voix, interdit, devant la douleur du « grand continent noir » que serait la femme. En tant qu’amoureux, amant, aimant on tente de s’approcher parfois souvent, mais la langue, même maternelle, nous prend encore en défaut dans ses subtilités. En tant que critique on se trouve trop rarement irrésistiblement attiré…
-
Tous, des sang-mêlés, le Mac Val met en scène la différence
« Tous, des sang-mêlés » se construit à partir des deux sensibilités masculine et féminine de Frank Lamy et Julie Crenn. De concert ils interrogent l’identité culturelle au travers de visions et d’expériences d’artistes. Encore une fois le Mac Val fait preuve de sa capacité à scénographier des situations sociétales complexes sans les réduire à des attendus…
-
Solitudes et rencontres dans l’œuvre de Bob Wilson à la Villa Panza de Varese
A l’invitation du commissaire d’exposition Noah Koshbin, Robert Wilson rend hommage à un des plus grands collectionneurs italiens Giuseppe Panza di Biumo (1923–2010). Dans la villa de Varese l’artiste américain né en 1941 installe un ensemble de vidéo sous le titre général « Tales ». Ces contes renvoient aux aspects multifaces de sa création où la théâtralité…
-
Le noir a ses correspondances
L’à peine ombre, la nuit, le noir, le clair-obscur, ou comment du noir doit sortir la lumière ? Présentée à la galerie du Granit à Belfort, La Nuit craque sous nos doigts est la nouvelle exposition monographique de Sarah Ritter. « Je me tiens au centre d’un square et observe deux êtres, un père et sa fille,…
-
Consteller le Temps
Le projet conçu par Léa Bismuth pour Les Tanneries s’inspire librement d’un texte d’Auguste Blanqui, L’Eternité par les astres, qui donne également son titre à l’exposition : écrit pendant une période d’incarcération au Fort du Taureau, ce traité d’astronomie pourrait surprendre par son propos, en apparence très éloigné de la pensée politique du théoricien de la…
-
Michel Journiac , deux portraits fondateurs en body artiste
Le Transpalette à Bourges et la Maison Européenne de la Photographie se consacrent à dresser un double portrait d’un artiste majeur de la scène française de l’art corporel Michel Journiac ( 1935-1995). Après la première rétrospective du Musée d’ Art Moderne et Contemporain de Strasbourg en 2004 cette réévaluation critique de l’ensemble de son œuvre…
-
HISTOIRE SOUTERRAINE, Amaury da Cunha
Comment écrire une critique sans trop en dire sur le souterrain et sur l’histoire alors que l’incitation est si grande ? Le 3 Juillet 2009 constitue une date inexplicable, inextricable, incompréhensible et tristement déterminante pour le photographe et l’écrivain Amaury da Cunha. Saccades, son premier livre, publié en janvier 2009, est le seul ouvrage réalisé avant…
-
Je n’ai plus peur du noir
« Je n’ai plus peur du noir » : le titre du dernier livre de Julien Magre pourrait être celui d’une comptine enfantine, et pour cause. Ce sont les mots prononcés par une enfant hospitalisée, qui parvient malgré tout (ou grâce à ce contexte ?) à conjurer ses peurs. L’ouvrage est recouvert d’un calque fragile comme l’histoire qu’il raconte,…
-
Bertrand Flachot, l’horizon de l’arbre
Imagine l’arbre quand il a cessé de pousser faute de ciel, imagine le dans son déracinement, rappelle toi l’arbre est cette plante lignifiée alignant un tronc entre racines et houppier, sa couronne de feuilles et rameaux. Imagine l’horizon de l’arbre qui occupe le white cube de la galerie, il se plie à l’angle dur des…
-
… Qui est là
C’est un écran qui est là, on dirait un trou que la camera fixe sans jamais se départir. Un écran donc et voilà deux hommes qui se chamaillent ou plutôt deux hommes en lutte, se mesurant au corps à corps et qui font fi de cette fenêtre-écran comme s’ils y étaient derrière sans se préoccuper…
-
L’énigme demeure,
« Anthropoides Paradiseus » est gravé au centre de la couverture dure du dernier ouvrage d’Isabelle Evertse (le nom de l’artiste est gravé également au dos de l’ouvrage), juste gravé en petite taille de frappe dans une couleur indéfinissable (qualificatif à utiliser aussi pour ce livre, qui semble ne pas en être un). Comment sculpter la matière…
-
Les proliférations sexuées de Prune Nourry
Les actualités de cette artiste française né en 1985 vivant à new York sont nombreuses, après avoir été désignée gagnante du Prix Opline 2016 par un vote du public , sa démarche défendue par ORLAN , elle a inauguré la nouvelle configuration de l’espace parisien de Magda Danysz avec « Imbalance » et elle poursuit ses recherches…
-
Interroger la Revenance
Dans le cadre de la remise du prix Opline 2016 récompensant Prune Nourry une rencontre théorique a été tenue au CAPC le 5 Novembre 2016. Bernard Vouilloux s’est d’abord attaché à analyser le travail de la revenance dans l’œuvre littéraire, photographique, cinématographique et plastique d’Alain Fleischer. Il s’est appuyé sur le roman Les Angles morts…
-
Barthélémy Toguo : « L’identité enfermée se meurt »
Gloria Mundi est le fruit d’une dizaine d’entretiens réalisés entre septembre 2012 et janvier 2016 avec l’artiste Barthélémy Toguo franco-camerounai-bamikélé par Thierry Clermont écrivain et critique au Figaro Littéraire à l’atelier de l’artiste situé dans l’Est Parisien. Bâtissant une œuvre pluriculturelle et engagée, Barthélémy Toguo, représenté maintenant par la galerie Lelong nous convie à une…
-
Aller et retour dans la chambre blanche Denis Roche
Une cinquantaine de tirages en moyen format. Celui qui a pris la photo, celui qui y entre et celui qui la regarde. L’accrochage des photographies engage le bonheur libre des temporalités photographiques de Denis Roche, « un instant de prise qui ne ressemble à rien d’autre, et à nulle part ». L’exposition « dit et désigne […] la…
-
L’Art Poétique de Vincent Mauger : l’injonction aérienne des corps terrestres
Vincent Mauger expose à la galerie de Bertrand Grimont du 13 octobre au 3 décembre 2016 « Les injonctions paradoxales » titre éponyme de l’œuvre présentée au jardin des Tuileries du 18 octobre au 1er novembre 2016 dans le cadre de la FIAC, Hors les murs. De la musique avant toute chose,/Et pour cela préfère l’Impair/Plus vague…
-
HENRI BARANDE – LE VESTIGE, LA TRACE, LA MEMOIRE.
Un unicum à Londres sur le mois d’octobre : l’exposition Henri Barande en la prestigieuse Saatchi Gallery, lieu par excellence de l’art contemporain (1,5 million de visiteurs par an). Soit le déploiement sur trois salles de 45 tableaux de même hauteur (2,15m) disposés en polyptiques variables et un passage avec 25 sculptures de petit format. Après…
-
FABRICE SAMYN, SÉDIMHANTER L’AUBE DES IMAGES
Pour « Solipsism », présenté à la galerie Meessen De Clercq de Bruxelles, Fabrice Samyn poursuit sa déconstruction de l’ontologie des images, faisant de l’exposition elle-même un processus d’anamnèse, où se rejoindraient, comme dans une origine commune absente, la métaphysique, la mythologie et la sémiotique. Car si dans toute trace s’inscrit une mémoire manquante, l’archive, dès lors,…
-
Les fluides sont des songes matériels
Guidant l’humanité auréolée de mystère, l’eau est une flammèche qui devient sang et cycle, reliant le premier cri de l’homme hors du ventre, à la mort dans le tombeau de la montagne. Cécile Carrière est l’une des sept lauréates, du prix décerné aux Talents contemporains par la Fondation Schneider de Wattwiller, consacrant ses recherches curatoriales…
-
Les métamorphoses politiques du corps à la MEP
Souvent la programmation de la Maison Européenne de la Photographie pour concerner un vaste public propose des expositions de haute qualité mais dont l’ensemble reste hétérogène. Ce trimestre si différentes pratiques de l’image s e trouvent confrontées, reportage, fiction documentaire, pratiques mixed média, une unité de préoccupation compose autant de variations autour du corps comme…
-
Les rêves liquides de Loeiza Jacq
Le livre d’artiste exige de son lecteur une grande liberté d’approche, une ouverture à un monde qui se donne en peu de pages, il génère son espace propre autant que son mode de lecture. Loin sous la vague est un petit livre noir qui se tient au creux de la main, il est l’œuvre de…
-
Dorothée Smith, éléments de spectralité
Depuis son invention, la photographie semble entretenir une relation privilégiée avec les fantômes : comme si la forteresse naturaliste de l’indice, minée dès sa naissance par un « principe d’irréalité », avait d’emblée installé la trace au carrefour paradoxal de la science et du spiritisme. Car si la photographie fut bien pleinement une invention de son temps, c’est…
-
La luxuriance des images performées du duo Petrel Roumagnac
A la fin du XXe siècle le théâtre pas plus que la peinture ne sont totalement dépassés, mais les deux arts vont se trouver obligés de modifier leurs protocoles sous la pression de pratiques proches dans leur champ de compétence, ce sera la photographie dans les arts visuels et la performance dans les arts vivants.…
-
Tropiques du Cancer, Ulrich Lebeuf
En cette année 2016, où les Rencontres internationales de la photographie d’Arles initient un nouveau prix du livre, le prix PHOTO-TEXTE, quelques expositions estivales soulignent l’importance de ce mariage possible/impossible entre l‘écriture et la photographie. Au détour d’une ruelle à la Hauture, quartier arlésien portant bien son nom (la partie la plus haute d’Arles, près…