Présenté par Maribel Nadal-Jové et sa galerie en ligne UNA Daniel Chust Peters vient d’être accueilli dans le cadre des 15 ans de VOIES OFF à Arles dans les locaux des éditions Analogues. Celles-ci publient à cette occasion le numéro 25.10 de leur revue Semaine.
En tant que critique d’art la visite d’atelier reste un moment privilégié pour l’intelligence d’un projet artistique. Daniel Chust Peters brésilien d’origine maintenant installé en Espagne,propose à chaque visiteur ce privilège démultiplié.C’est en effet la reproduction à l’infini du modèle de son atelier qui constitue son œuvre.
Pour tenter d’épuiser cette forme il l’interprète dans toutes sortes de supports, matériaux et disciplines. Il décline le prototype, la maquette, le modèle réduit. L’atelier devient abri de jardin, cage à oiseaux, décor pour bonzaï ou jardinière ou encore pigeonnier. Il en teste les formes et dimensions à travers les paramètres et protocoles inhérents à différentes disciplines : sculpture, photo, vidéo, performance.
Dès lors que la question de la nomination et de son détournement est posée pour les fonctions et enjeux de l’atelier, la dimension langagière opère dans le champ lexical large de l’air. Les titres prennent alors une dimension métaphorique et distanciée qui facilite les variations de sens.
Il ne s’agit pas d’un pur pattern tel qu’en ont expérimenté les artistes conceptuels mais bien d’une forme d’une forme prétexte déclencheuse de vie et pourvoyeuse d’œuvres. D’ un côté cet atelier représente un espace générique que j’avais tenté de qualifier avec différents artistes visuels comme « la petite maison dans l’inconscient ». Son lien avec l’architecture et l’espace intime et protecteur de la demeure est essentiel.
Par ailleurs cette proposition était inscrite dans une manifestation les Semaines Européennes de l’Image opposant et reliant « Le bâti/le vivant ». La part la plus originale du travail de Daniel Chust Peters introduit elle aussi la variante du corps humain dans l’appréhension du modèle atelier. Il peut en reprendre le tracé au sol du plan dont il fait compléter les murs par des figurants se tenant côte à côte . Il peut faire manipuler un volume grandeur nature par des assistants qui en testent les formes dans la nature . Le spectateur lui-même peut avoir la possibilité de jouer avec une maquette à proportion dont il fait un pénétrable façon aire de jeux.
L’aspect minimal de la structure peut évoquer les cellules d’Absalon il ressort une même exigence vitale dans ce travail que sa dimension plaisante ou même humoristique ne doit pas dissimuler. Cette archéologie poétique de l’atelier nous introduit à l’exigence essentielle de la création.