Marie-Laure Croiziers expose à l’espace Landowski à Boulogne une partie de sa magnifique collection privée d’œuvres d’artistes africains et du monde entier. Chaque œuvre est un fragment de vérité sur la part d’espoir qui vibre en chacun de nous. L’ensemble révèle les visages les plus généreux d’une collectionneuse hors norme.
Pour Marie Laure Croiziers, collectionner c’est simplement vivre plus intensément et faire partager cette intensité aux autres, les artistes qu’elle découvre, les gens qu’elle sait convaincre de la puissance de l’art en leur faisant découvrir les fruits de sa passion.
Originaire de Gorée, elle sait le goût de l’immensité et l’appel des lointains résonne en elle comme la confirmation d’une vocation, faire connaître et aimer l’Afrique et par-delà les clivages, faire aimer à chacun la diversité de la planète sur laquelle il vit. C’est pourquoi sa collection lui ressemble, enjouée, vive, colorée, inattendue.
On y vit des couleurs et du dessin, des sculptures et des objets récupérés transformés en masque par exemple. Les couleurs sont la vie, mais les drames ne cessent de se profiler. Ici, c’est une tête qui exprime la vanité du monde, là les effets du temps sur la matière même de l’œuvre. Ici, c’est un regard intense qui s’échange de femme à homme, là c’est la représentation stylisée des devenirs animaux de l’homme tels que les mythes peuvent le raconter aujourd’hui encore.
Chacune de ces œuvres est aussi et surtout un poème ou, si l’on préfère, une sorte d’hymne à la diversité.
Souleymane Keïta, Sylvain Lécrivain, Viyé Diba, Etiyé Dimma Poulsen, Cheikhou Ba, ou Barbara Prézeau-Stephenson, sont quelques uns des grands artistes de cette collection.
La ville de Boulogne qui accueille ces œuvres projette de travailler à l’avenir en plus étroite relation encore avec Marie-Laure Croiziers. Gageons que la nouvelle vague qui verra l’art africain contemporain envahir Paris viendra de l’ouest.
Jean-Louis Poitevin