DANSE CONTEMPORAINE un point essentiel sur l’art vivant

C’est le sixième livre que les Nouvelles Editions Scala consacrent à la chorégraphie actuelle, Laurent Pailler a été récompensé par le prix du meilleur livre de danse pour « Danser la peinture », Rosita Boisseau avait collaboré avec notre rédacteur en chef pour les liens aux arts plastiques, lui même avait produit l’essai sur les relations entre danse et opéra contemporains. En collaboration avec le photographe Laurent Philippe la critique de Télérama et du Monde avait déjà il y a trois ans réalisé « Photographier la danse », leur dernier opus s’intitule simplement « Danse contemporaine ». Il fait retour sur la nouvelle scène française où se sont récemment illustrés aussi quelques personnalités européennes et deux chorégraphes israéliens qui ont affirmé leur succès dans notre pays.

Ce livre reprend en grand format la structure générale de la collection Sentiers d’art, en cinq grands chapitres, avec des hors-textes et une bibliographie, au lieu de l’analyse d’œuvre l’ouvrage se termine sur un portefolio de « dix chocs visuels » plus brièvement commentés et qui mettent en avant d’autres pièces récentes. Ce format autorise la publication d’images en plus grande dimension, demie ou pleine page, ce qui met en valeur le travail toujours original des compositions couleurs du photographe.

On trouve ici tous les créateurs que l’on attend et qui sont toujours très actifs sur l’ensemble du territoire, les moins connus sont Maud Le Pladec, Noé Souier et Pierre Rigal et l’une des révélations montantes venue d’Israël Hofesh Shechter.

Les deux premiers chapitres sont construits sur des trilogies : « Un corps une danse un monde » situant des pratiques liées à l’identité répond à « Danse, récits, fictions » où les composantes narratives sont abordées. Pour compléter l’approche le livre a pour pivot le chapitre Ecrire la danse.

Les évolutions contemporaines plus technologiques concluent l’essai avec l’opposition entre « Concept mais encore » et « Mixmédia et fantaisie ». L’écriture de Rosita Boisseau toujours aussi fluide n’a pas pour ambition de théoriser cet art vivant qu’elle connaît si bien mais de donner accès au plus grand nombre à des pièces chorégraphiques parfois des plus difficiles.

Si le premier hors texte est consacré au ballet de l’Opéra National de Paris c’est pour rappeler qu’il fut la seule troupe à laquelle Pina Bausch confia des œuvres de son répertoire. Comme le cirque a trouvé son champ de recherche et d’application au sein des arts vivants les échanges nombreux sont aussi évoqués. Un focus est consacré au hip hop qui a beaucoup évolué dans la dernière décennie pour des mixages de plus en plus élaborés. Pour répondre aux pratiques conceptuelles les relations aux danses traditionnelles sont étudiées, avant qu’un autre complément aborde les liens aux pratiques numériques.

Le livre permet d’accompagner des chorégraphes aussi importants que les français Olivier Dubois, François Chaignaud , Mourad Merzouki, Christian Rizzo ou Jérome Bel, les belges Alain Platel ou Sidi Larbi Cherkaoui , l’américain Daniel Linehan, l’allemand Raimund Hoghe. L’intérêt de l’ouvrage réside aussi, surtout, dans la qualité et la singularité des approches de chaque danseur par Laurent Philippe le plus doué des photographes spécialisés.