Dans le cadre chic de l’hôtel Kube dans le 18° arrondissement de Paris, DIVA proposait pour la seconde année un choix très pointu de galeries internationales défendant l’art vidéo.
Dans la cour une projection de Filtres Actifs (Heart galerie, Paris) restait quelque peu apéritive par son aspect principalement décoratif. Selon le principe de foires alternatives sur le modèle de Scope, les galeries montraient les oeuvres de leurs artistes dans les chambres.
A l’invité d’honneur Matthew Barney, dont différents éléments des « Cremaster » étaient présentés grâce à la courtoisie de la galerie Barbara Gladstone de New York répondait un hommage aux Frères Lumière, pour revendiquer en oeuvres que cinéma et vidéo partagent une histoire commune (http://analysefilmique.free.fr)
Diva était l’occasion de voir avec intérêt des pièces de l’artiste d’origine russe Olga Kisseleva. Elle déclinait un ensemble de propositions d’une réelle intelligence plastique quant à notre rapport individuel et social à la nourriture (ARKA Gallery Vladivostok) . La galerie américaine Elga Wimmer PCC donnait matière à un dialogue très fructueux entre la cubaine Mia Enell et l’une des grands artistes du féminisme européen Carolee Schneeman. Le sculpteur et vidéaste Dominique Angel poursuivait son questionnement des avatars anthropomorphes en empathie avec le stylisme sculptural de Michaële-Andrea Schatt
L’une des pièces les plus convaincantes, celle de JongBumChoi voyait la projection sur la matière suave d’un couvre-lit d’une vidéo très sensuelle sur la peau . Le cadre un peu difficile de la chambre se faisait oublier grâce à la parfaite adéquation du sujet et du support, autant que par la force du projet confirmé par quelques tirages photo eux aussi habilement présentés dans la salle de bain par Molly Davies. L’ensemble nous donnait l’impression de pouvoir assister sans voyeurisme excessif aux préparatifs et au déroulement d’un colloque amoureux.
Le sempiternel questionnement sur la nature de l’art vidéo, sur son adéquation au moniteur télévisuel et sur sa capacité à trouver les chemins de la projection sans parodier de façon pauvre l’art du cinéma trouvait ici quelques réponses d’une rare pertinence, un catalogue aussi bien documenté qu’habilement mis en page reste à découvrir comme outil de cette nouvelle culture et les éditions de DiVa Miami et DiVa New York à ne pas manquer.