Gio Black Peter, d’autres frontières d’intimité

Au moment où Bruce La Bruce occupe la scène médiatique française avec son film grand public Gerontophilia, un de ses acteurs favoris Gio Black Peter clôt son exposition à la galerie düo. Aucune concession chez lui à une recherche d’audience dans cet ensemble de productions aussi variées que radicales.

Originaire du Guatemala où il est né en 1979, il immigre en clandestin aux Etats Unis où il commence sa carrière avec le réalisateur canadien de films porno gay Bruce La Bruce. On peut le voir dans Otto ou dans Up with dead people en 2008. Quand il diversifie ses pratiques pour se consacrer à al chanson le même réalisateur co-produit un de ses clips pour Revolving Door, New York New Fuck en 2011.

Installé à New York, ses expériences plastiques mêlent photographie, dessin et peinture. Elles sont le plus souvent tournées vers l’auto-représentation ou la création de ses propres doubles et clones. Il met en scène aussi d’autres corps masculins mais aussi féminins qui se jouent de masques ou de déguisements.
La largeur de son trait dessiné rappelle la fermeté de celui de Cocteau, même s’il s’applique de façon plus contemporaine sur le fond d’une carte urbaine dont il délimite d’autres frontières d’intimité.

Dans ces jeux de dédoublement il intervient comme performer dont il filme lui-même les séances ludique où l’érotique parodie l’univers glamour de l’entertainment.

La formidable énergie qui anime cet ensemble de productions dont l’humour n’est jamais absent permet aujourd’hui à Yann Pérol de produire avec lui en édition digitale sa première monographie pour On your slate :A banana for a banana qui constitue une réelle leçon de vie d’une génération qui revendique son droit au plaisir sinon au bonheur.