La dimension critique du réseau

Revue d’art depuis 2006

H24. Un quart de siècle d’actions collaboratives radicales 

Patricia d’Isola et Christophe Le François travaillent ensemble depuis 1998 sous l’acronyme pdiclf. Ils organisent des expositions collectives, dont ils sont commissaires et artistes participant. Ils y font appel à la participation du public pour que l’œuvre évolue avec la complicité de ces visiteurs-acteurs. Cette publication H24 rend compte de leur action tous terrains.

Leurs engagements concernent différents combats pour l’économie des arts, ils dénoncent les outrances du système marchand et défendent une juste rémunération des artistes, d’où l’action syndicale menée auprès de réseaux comme Grap’s, ou la Fraap. 

Pour populariser leur action auprès du plus large public, notamment celui qui ne va jamais dans les expositions, comme l’ont prouvé les Murmures de quartier,  leur travail, assez proche de l’esthétique communicationnelle, repose surtout sur des installations et des performances participatives Prenez la pose ou Gravement bô en hommage à Van Gogh. Des ateliers et des potentialités organisées d’activation interrogent la situation du monde. Patricia d’Isola travaille ainsi sur l’environnement, le recyclage, l’égalité et la place des femmes et des exploités dans la société (voir Genre-Egalité-Art).

Pour qualifier leur action, ils parlent de « zone proximale de développement esthétique » cela tient compte de l’impact des nouvelles technologies, mais aussi de l’archivage comme activité esthétique. Cette conception peut se manifester aussi par des approches chorégraphiques comme Territoires provisoires ou Souffles dansés, ils conçoivent également des installations modulaires, des kits artistiques. Leur démarche restant critique vis-à-vis de l’œuvre objet, de sa valorisation économico-boursière ils défendent l’idée de petits formats qui permettent à chacun de s’offrir une œuvre d’art, mais aussi de l’œuvre processus ou de l’œuvre à monter soi-même tel le Dispositif d’édition sur mesure qui prouve leur intérêt pour le mot et le concept.

Leur position militante va jusqu’à l’ouverture d’un lieu d’exposition d’art contemporain dans la commune où ils habitent et ils prêtent aussi leur maison et leur jardin à des collectifs éphémères de recherche artistique. La générosité et la diversité de leurs initiatives en font un exemple rare d’engagement radical au service de pratiques d’une belle exigence esthétique.

H24
pdiclf
Avec des textes des artistes, de Karen O’Rourke et Jean-Marie Baldner
ISBN 979-10-699-8542-1
Le site internet du duo