Christian Globensky parcourt les musées et y décèle des particularités architecturales. Il prend soin de cadrer des vides, des espaces où l’individu est présent malgré tout par son absence. Ses images dévoilent des lignes, des structures qui nous amènent à regarder vers le lointain. Elles nous font parfois perdre nos repères spatiaux et nous incitent à nous interroger sur nos possibilités de circuler dans ces lieux d’exposition et de conservation. Christian Globensky crée ainsi des compositions de formes et de volumes qui suscitent l’expérience de l’infini.
En photographiant ces musées, tels ses outils de travail, il propose un panorama de ces institutions qu’il arpente avec un regard attentif aux volumes et aux perspectives. Certaines images nous éblouissent par leur lumière intense tandis que d’autres dévoilent une architecture chargée d’une histoire. Parfois, une fenêtre ou une chaise suggèrent l’attente ou l’envie d’errer, de regarder au loin. Dans d’autres photographies, des éléments situent et précisent le cadre et la particularité du musée.
De quelle manière la composition de l’espace guide nos postures et nos comportements ? Même si ces images montrent des intérieurs et des limites, elles amènent le spectateur à se laisser errer, à méditer. La blancheur et le vide permettent selon Christian Globensky d’atteindre sa vie intérieure. « Presque tous les musées du monde partagent une même qualité essentielle : ils sont lumineux. La lumière est l’essence d’un édifice culturel, le point de rencontre de ses différentes composantes. Salles et seuils du dedans et du dehors, ces vides auxquels les architectes vont poser les fondements de leur musée, échafaudés en tensions verticales. » précise-t-il. Le photographe en convoquant les notions d’espace et des sensations qu’on peut éprouver dans ces lieux nous conduit à une réflexion sur notre posture.
Ses photographies renvoient aux expériences des œuvres d’art minimal, où nous nous retrouvons face à nous-même par l’espace créé. Elles ouvrent vers une traversée dans un espace-temps entre passé, présent et futur. L’absence d’éléments, le blanc lumineux qu’elles dégagent nous invitent à imaginer ce qu’ils peuvent contenir tout en imposant leur monumentalité. Ainsi, nous pouvons nous projeter vers un infini, nous laisser errer dans un ailleurs mentalement. Les images nous amènent à nous replonger dans des expériences d’attente, de déambulations et de possibles rencontres.