Présentée pour la première fois en l’Abbaye de l’Escaladieu, l’exposition « Peintres du ciel, peintres des utopies » constitue le nouvel opus monumental de Jacques Brianti. Mise en oeuvre depuis 2000, cette importante création intègre et digère tous les acquis précédents de son parcours, y incluant des bribes de sa propre histoire à celle de villes arbitrairement choisies. Seront présentés près de 200 oeuvres et éléments de scénographie.
« (…) Le temps a fait son oeuvre, et les événements ne sont plus des petits faits, mais des faits appartenant désormais à l’histoire de l’humanité. J’ai pris un territoire qui relève d’un continent entier, celui de l’Europe. Car je pense qu’il pouvait me donner la quintessence des bonheurs, des malheurs du monde, puisque d’une part soudé par une même religion, dominatrice, et d’autre part, si l’on se réfère à la valeur du sang, moi, né Gascon, de père italien et de mère d’origine espagnole, je suis plus ou moins trempé de trois pays européens. Mais comme il fallait resserrer un peu, pour ne pas se satisfaire de poncifs, j’ai choisi un parcours dans l’Europe baroque, comme j’avais fait avec Pontormo, pour le maniérisme.
Entrer dans une histoire bagarreuse, dominatrice, un récit dans lequel on développerait aussi bien les ombres que les impacts lumineux, pour nous ramener à notre propre histoire. C’étaient des points d’appui que je cherchais, au prétexte de traiter en particulier l’Europe ensanglantée, de conflits perpétués inexorablement reconduits.
Lors du développement sont arrivées d’autres perceptions. Sur le voyage, les villes. Alimentés par des faits qui leur sont propres, et parfois autobiographiques. De quoi est fait un voyage, une ville « Quel voyageur étais-je dans ces villes-là » Où est Goya dans Saragosse « Vélasquez à Madrid » Le Caravage à Rome ou Naples ?… Tiepolo à Venise ? »
Jacques Brianti, entretien avec Alain (Georges) Leduc pour le catalogue de l’exposition.