Dans la cadre de la Fiac, le jardin des Tuileries accueille un ensemble de 25 sculptures, occupant l’espace des allées et des pelouses. Installées depuis le 16 octobre, elles seront accompagnées durant la durée de la foire par des étudiants de l’école du Louvre avec qui les visiteurs pourront engager un dialogue que l’on espère constructif.
Jean-François Leroy est un jeune artiste dont les sculptures sont pour la première fois exposées à la Fiac, à la fois aux Tuileries et sur le stand de la galerie Bertrand Grimont dans la cour carrée du Louvre. Les deux modules proposés puisent leur inspiration formelle dans le vocabulaire du mobilier urbain, sans pour autant en revendiquer la fonctionnalité. Reprenant des éléments tels que des marches ou des assises, Jean-François Leroy les intègre dans une structure qui offre au spectateur la potentialité d’en user, mais sans ostentation.
Pensés en fonction du lieu d’exposition, les modules entrent en jeu avec le paysage par des échos de couleurs, une certaine horizontalité pour l’un (« L’arbre aux voyelles » de Penone n’est pas loin), ou la possibilité d’un refuge face au flux des passants pour l’autre. Les matériaux utilisés – bois de coffrage, béton teinté, aluminium et affiches – gardent la trace de la main qui les a façonnés. Les bords francs des planches ou les dessins insérés sont autant d’indices du caractère tactile et sensible du travail de l’artiste.
Ces sculptures sont des modules activés : en invitant l’artiste Benoît Géhanne à produire des images incluses dans chacune d’elles, Jean-François Leroy singularise ses œuvres et offre ainsi un espace à l’intérieur même de son travail pour d’éventuels inserts. Il s’agit là d’un véritable travail en cours, les sculptures pouvant être la base d’autres œuvres, les matériaux réutilisés, l’agencement modifié (pour preuve du processus en marche, une des pièces présentées sur le stand de la galerie Bertrand Grimont est constituée de matériaux issus des deux modules des Tuileries). Par la richesse des points de vue proposés, les œuvres de Jean-François Leroy sollicitent l’œil et l’esprit. Les perspectives offertes n’en sont que plus nombreuses.