Le lieu n’est ni stand, ni scène, non plus que plateau, ni white cube, la présence intense des œuvres en fait un mixte entre réserve et atelier, l’espace se dédouble entre ce qui fut un espace performé et le lieu d’une monstration d’abord passive puis réactivée, ré-en-actée.
Ces œuvres de nature photographique, produites au format tableau sont interprétées à différents niveaux de présence comme à différents degrés de transparence. Certains tirages restent roulés, en attente d’une monstration murale ou d’une manipulation rejouée. C’est pourquoi elle a produit ses œuvres sur film polyester encapsulé et tirage sur plexiglass. Ce qui s’est d’abord joué était de l’ordre du studio de danse, le dépoli de l’appareil tenant lieu du miroir mural. Jeux, set et danse, la photographe met en scène les Reset.
Pour Jeune Création, ces resets sont codés I et II, résultante d’un travail d’équipe. Le danseur finlandais, Simo Kellokumpu, reste absent sinon dans sa mise en images, imprimées ces étapes issues de l’Exposition Performance forment un dossier constitué de tirages sur papier carte de différentes tailles, de la carte postale au A4 expansé. Pour la scénographie finale le performer Vincent Roumagnac active les grands tirages déminant le temps du vernissage, le fondant avec un accrochage restant potentiel.
Dans ses précédentes œuvres de la série Backstage les tirages marouflés sur acier occupaient le centre de l’espace stabilisés par des socles en chêne jouant les contrepoids. La photographie pour Aurélie Petrel, surtout dans ses formes les plus plastiques, n’est pas destinée au mur. Le mur reste affaire de gravure, de peinture ou d’affiche. Quand elle s’affilie aux modèles de la danse la photographie émarge entre sculpture et installation, trahissant les protocoles documentaires et de simple fiction, elle devient re-présentation. Dans cette nouvelle indifférenciation elle nous fascine dans le partage des processus de création.