Alors que la photographie contemporaine notamment après l’école de Dusseldorf nous a habitué à une forme neutre et inexpressive, le dessin et la peinture continuent d’explorer une représentation du portrait sensible et d’une haute subjectivité ? L’italienne Valeria Massari en est un exemple tout à fait significatif, ente tradition et recherche.
Valeria Massari a fait des études juridiques et philosophiques avant de se consacrer à la peinture comme son père Roberto . Elle vit et travailla à Bari où elle a créé l’association Tienda d’Arte. Elle a exposé à Conversano dans les Pouilles en mai 2023 pour présenter un ensemble d’oeuvres graphiques sur le thème « Le visage de l’autre ».
Son programme philosophique était annoncé en sous titre : » L’altérité comme clef pour se connaître soi-même ». Chaque série est justement introduite par une citation d’Emmanuel Levinas. Tout son travail se montre ainsi en quête d’une épiphanie du visage.
Elle utilise de nombreuses techniques, le pastel sec parfois complété de projections pigmentaires , l a peinture à l’huile avec stylo à bille, l’aquarelle qui pourraient faire paraitre sa pratique pour classique, si ce n’est que dans le cadre les visages ainsi convoqués sont toujours sur le mode apparition, se détachant du fond de papier ou de toile.
Dans son catalogue, un ensemble de photographies la montre dans son atelier, en cours de création, ce work in progress simplement évoqué par le titre « Mon quotidien » constitue un éclairage précieux sur le rôle du corps dans sa pratique.
Si toute une partie de l’école documentaire du portrait s’attache aux conditions sociales de ses modèles , la dimension humaine et psychologique fait l’objet des pratiques mixtes d Alexia Massari. Cette dimension est accentuée par la présence concomittante aux marges du visage de phrases manuscrites et d’extraits de journaux. Les portraits font ainsi l’objet d’une sécularisation dans notre époque.