CatchLight est une organisation médiatique basée à San Francisco qui aide au développement de la narration visuelle. Elle met en place annuellement deux programmes de bourses. Le CatchLight Global Fellowship récompense trois créateurs pour développer des projets de narration de longue durée, la bourse CatchLight Local défend à long terme le journalisme visuel de supports de presse locale.
Profitant de la semaine photo à Paris et en partenariat avec Dysturb CatchLight a organisé un affichage public de 4,5 mètres de haut sur 20 mètres de large au 83 quai de Valmy 75010 présentant les œuvres de 15 artistes qu’ils appellent CatchLight Global Fellows du monde entier. En plus de cette installation, 1000 affiches de 70 x 100 cm ont été collées dans l’ensemble de la ville.
Pour médiatiser cette campagne le 12 novembre a eu lieu au Réfectoire des Cordeliers une rencontre dans le cadre de Photo Saint Germain, avec le soutien de la fondation Carmignac. Une première partie abordait « L’avenir du journalisme visuel local : Un point de vue de l’Europe et des États-Unis » avec Pierre Terdjman, cofondateur de Dysturb et Elodie Mailliet Storm, PDG de CatchLight. Le second thème « Des pratiques documentaires porteuses de nouvelles visions : Le changement que nous voulons voir. » a été développé par deux boursiers de la fondation Aida Muluneh, fondatrice d’Addis Foto Fest et d’Africa Foto Fair, et Tomas van Houtryve, photographe et cinéaste.
A cette occasion ont été annoncés les boursiers 2022 bénéficiaires chacun de 30 000 dollars pour développer des projets de narration visuelle de longue durée. Grâce à cet important soutien financier ils vont contribuer à soutenir quatre buts essentiels : l’éducation de la prochaine génération de conteurs visuels, la collaboration avec les communautés, l’avancement de l’accès démocratique à l’information et la revitalisation des médias indépendants.
Adama Delphine Fawundu est née en 1971 aux Etats Unis de parents originaires de la Sierra Leone et de la Guinée Equatoriale. Elle est le co-auteure du livre MFON : Women Photographers of the African Diaspora. Son langage visuel centré sur les thèmes de l’indigénisation et de la mémoire ancestrale, souhaite selon ses dire « utiliser l’art contemporain comme une source d’inspiration pour découvrir le passé, activer le présent et méditer sur un avenir équitable. »
Daro Sulakauri est une photojournaliste géorgienne née en 1985. Diplômée de l’ICP elle utilise des médias mixtes avec une approche documentaire et contemporaine, son travail chronique les questions sociales et politiques dans le Caucase. Elle se focalise sur des questions considérées comme taboues en Géorgie, telles que les mariages précoces, travail récompensé par le prix Lens CUlture. Elle témoigne aussi sur l’impact culturel et communautaire de trois décennies d’occupation russe. En documentant un récit caché du conflit tchétchène dans un avant-poste de réfugiés, elle a gagné le prix Young Photographers in Caucasus de Magnum Photos en 2009.
Rafael Vilela est un photographe brésilien né en 1997 qui rend compte du mode de vie indigène et des crises économiques et climatiques dans son pays et notamment à São Paulo. Co-fondateur de Mídia NINJA, l’une des plus grandes plateformes médiatiques indépendantes du Brésil, son projet « Forest Ruins », aborde le rôle des villes dans la crise climatique du point de vue du peuple indigène.