Francis Jolly est connu du milieu photographique pour ses actions entre culture et éducation, pour sa défense d’une photographie émergente et plus récemment comme responsable éditorial d’une série d’e-books pour Tribew. Parallèlement il poursuit activement notamment en tant que membre du studio Hans Lucas
son œuvre personnelle qu’il développe comme autant de nouveaux « Horizons ».
Les images sont carrées , généralement très structurées elles tiennent l’équilibre , ni centrifuges ni centripètes, les couleurs d’une grande sensualité , la composition souvent déroute notre regard pour l’obliger à des parcours subtiles. Les tirages marouflés sur sur acier sont laissés à bord franc pour les plus grands et encadrés d’une simple baguette noire qui les individualisent sans les enfermer pour les plus petits. Dans ce format les œuvres sont plutôt accrochées en diptyque, triptyque ou quadriptyque.
Ces rapprochements constituent le plus souvent une approche diversifiée d’un même lieu ou d’une variation sur un même type de paysage. Tel diptyque vertical se trouve structuré par une suite de parasols qui en reconstituent comme une ligne vertébrale. Sur tel autre la ligne de mer scinde l’espace pour y déclencher l’horizon d’une tempête.
Sur certaines images les plus urbaines notamment un effet palimpseste rajoute temps sur temps à l’espace des constructions dans le lointain. Beaucoup de ces œuvres qui semblent affirmer haut et fort leur singularité, leur unité, sont de fait le résultat de montages successifs d’images qui font containation, sans que leur origine soit détectable.
Des plans plus serrés jouent d’ééments architecturaux de lieux indéfinis mais à destination industrielle, hangars, appentis, remises ; tous sont à taille humaine même si les humains semblent avoir déserté l’univers du photographe. Le titre de sa prochaine exposition au Château de Simiane la Rotonde reprenant un grand nombre d’œuvres ici exposées suggère cependant la présence « Des vies entre les lignes », sous-titre qualifiant ces « Horizons » singuliers.