Pour sa neuvième édition SIFest Off a choisi de se focaliser sur les questions d’Identité. La sélection opérée par Tomas Maggioli montre de jeunes auteurs qui contrairement à ceux de la sélection officielle mènent des pratiques mixtes, plus plastiques.
Pour faire un contrepoint à la partie éditoriale du in, une sélection intéressante de fanzines photographiques présentait un autre aspect plus marginal de la recherche imprimée. Nous avons surtout été intéressés par le dernier numéro de bab (balene ai bordi) revue annuelle de grand format régie par les photographes Daniele Cinciripini et Serena Marchionni et le graphiste Marco Fava. La mise en page de ce numéro A Place To Live très contemporaine laisse une belle place aux images. Plusieurs duos sont convoqués Nicola Domaneschi et Marco Verdi mènent une approche assez classique d’une campagne désertée avec Flood, medication blues. Beaucoup plus forte graphiquement dans une esthétique low key Barbara and Al nous invitent dans Hashtag Deadsea à un voyage de surface vers la Mer Morte. Alice Caracciolo et Cemre Yesil pour la série Piet(r)a mènent un travail aussi sensuel qu sensible sur la pesanteur. L’ensemble le plus complexe et le plus séduisant se rattache à ce que Richard Conte nomme l’art domestique, Home Instruction Manual de Jan McCullough tente non sans humour de donner des règles pour vivre son espace quotidien .
L’aspect mouvant du visage est évoqué à la fois en images numériques par les membres d’Optim’Art de Nîmes (The Shockwave Rider) et en superpositions couleurs par Adriaan Kuntz questionnant Ceux que nous (ne) sommes (pas), les deux permettant une interprétation plus fluide du portrait. Francesca Maria Fiorella se consacre aux sources culturelles et antiques des images du corps. Le travail le plus abouti est sans conteste celui de Prune Phi Long Distance Call. Cette artiste franco-vietnamienne diplômée de l’ENSP d’Arles a pu y bénéficier d’une bourse pour se rndre aux Etats Unis à la recherche de ses ascendants encore inconnus à l’époque. Invitée cette année aux Rencontres d’Arles elle y avait réalisé une première installation retour de voyage, plus éclatée. Pour mieux répondre à l’invitation elle se concentrer plus ici sur les visages dont elle traduit le double culture par le mélange de rouge et d’or. Loin du seul effet masque cette interprétation quasi scénique du visage lui rend un étrange force identitaire.