Julien Prévieux assure les service avant et après-vente de notre économie. Il intervient en parasite dans les interstices du jeu social, il fait don de son corps à sa théorie des vérifications, il produit schémas et diagrammes prenant en compte aussi bien les peurs instruites que les délires programmatiques. « A la recherche du miracle économique » il rejoue le Capital de Marx comme un Yi King poussant la logique capitaliste et ses accidents et scandales dans ses retranchements mystiques. Ces nébuleuses de mots évoquent la logique des nuages de mots du web 2
S’il surajoute dans Post-post-production des effets spéciaux hyperspectaculaires au dernier James Bond c’est certainement entraîné par la logique de son titre « Le monde ne suffit pas ». Face à ce manque existentiel et dans une logique extravertie de l’idiotie urbaine poussée à ses ultimes conséquences ses crash-tests témoignent de la résistance individuelle du corps se heurtant violemment – ses vidéo en témoignent – à ces obstacles qui structurent la ville considérée un peu comme un flipper ainsi que l’a expérimenté Franck Scurti, autre artiste de sa génération. Comme l’écrit François Piron : « Julien Prévieux effectue un retournement du comique bergsonien, en plaquant non plus du mécanique sur du vivant, mais désormais du vivant, c’est-à-dire de l’accident, sur du mécanique. »
Toutes ses œuvres peuvent se ramener à des jeux de logique prenant en défaut aussi bien la langue des annonces publicitaires de formation dont il annule la portée collective en les ramenant dans ses « Lettres de non motivation » à la courte vue d’une exigence pleine de bon sens. Certaines de ses œuvres ne manquent pas de relations à l’histoire de l’art contemporain, mais ces références à la performance par exemple, ne constituent jamais une difficulté d’accès à son travail, bien plutôt un second niveau pour des joueurs plus expérimentés.