Les actualités de cette artiste française né en 1985 vivant à new York sont nombreuses, après avoir été désignée gagnante du Prix Opline 2016 par un vote du public , sa démarche défendue par ORLAN , elle a inauguré la nouvelle configuration de l’espace parisien de Magda Danysz avec « Imbalance » et elle poursuit ses recherches à la galerie Templon de Bruxelles pour « Contempory Archeology » avant un solo show en avril prochain à Guimet Musée National des Arts Asiatiques. Un parcours d’une haute exigence à suivre dans tous ses développements entre bioéthique et archéologie.
Dans ses locaux parisiens rénovés permettant une meilleure gestion des espaces de monstration Magda Danysz offre une exposition solo à Prune Nourry qui vient de gagner le prix Opline sur le thème Revenance pour son imposante série des Terracota Daughters. Imbalance se présente comme une variation de ses pratiques de sculptrice,ses réalisations en bronze ou en cire sont envahies par les éléments traditionnels de l’acupuncture, aiguilles ou coupes de succion. Ces extensions corporelles semblent matérialiser un nouvel équilibre des énergies.
Suite à ses nombreux séjours en Chine Prune Nourry en a d’abord rapporté ses Terracotta Daughters, qu’elle a présenté dans une tournée internationale de Shanghai à Mexico en passant par Paris, Zurich et New-York avant de les enfouir dans leur pays de fabrication dans un lieu tenu secret jusqu’en 2030. Fruit de ses collaborations avec des artisans locaux pratiquant la terre cuite ces sculptures sont les petites sœurs interdites suite aux lois de la politique de natalité restrictive des milliers de soldats de terre cuite formant ce qu’on a appelé l’armée de terre cuite ou armée d’argile du mausolée de l’empereur Xi’an. Chacun de ces soldats possédait ses propres traits. Elle a opéré de même pour ses terracotta daughters à partir de variations faciales de petites filles qui ont posé pour elle.
Chez Templon elle prolonge avec Contempory Archeology cette série de 108 sculptures, hommage aux petites filles ‘jamais nées’ victimes de la sélection idéologique des genres par une installation immersive qui montrent les étapes de ce work in progress remettant en question les excès de la bioéthique dans un environnement archéologique. L’atelier se trouve ainsi scénographié avec sculptures, photographies, performances et vidéos.
Dans toutes ces propositions sérielles les proliférations sexuées opèrent une dramatisation spectaculaire de ces questions sociales, et des déséquilibres de genre qui subsistent dans nos sociétés et même s’aggravent suite aux excès des différents intégrismes religieux et dérives fascisantes.