Laurencine Lot saisit la présence ineffable du monde mais dans le même temps le monde, son monde, résonne en nous comme s’il répondait à l’ordonnancement secret de nos propres fluides.
Parfois une bande horizontale sépare et unit à la fois les surfaces qu’elle borde, unicité au-delà des différences.
L’eau qu’elle photographie est moins une image externe qu’un idéal interne paisible tel qu’on le rêve sans y parvenir jamais totalement.
Ce n’est pas le sublime qu’on ne peut appréhender que dans l’étonnement émerveillé devant un ordre qui nous échappe, c’est au contraire une harmonie immanente qu’il nous arrive de faire en nous de façon heureuse – et provisoire – dans notre désordre habituel.
Gaston Bachelard dans L’eau et les rêves : essai sur l’imagination de la matière écrit : « Dans la bataille de l’homme et du monde, ce n’est pas le monde qui commence. »
Ici nulle bataille, on dirait que pour un temps peut s’accomplir une réconciliation qu’on croyait improbable.