L’histoire de l’art pour les nullissimes, un outil de démocratisation

En 2001 les Éditions First publient leurs premiers titres dans la collection « Pour les Nuls » reprise du principe d’une publication américaine, depuis leur succès ne s’est pas démenti. Dans la catégorie culture générale les titres, notamment en beaux arts, sont nombreux. Leur dernier ouvrage vient de paraître, l’histoire de l’art pour les nullissimes a été rédigé par Alexia Guggémos dans un déroulé chronologique.

Après des études classiques à l’École du Louvre, Aléxia Guggémos a dirigé la revue littéraire et artistique Cargopuis s’est spécialisée dans les nouvelles technologies. Elle a ainsi donné de nombreuses conférences en art digital dans les institutions importantes du domaine au Centre Georges Pompidou, à la Gaîté-Lyrique et au Cube, d’Issy-les-Moulineaux. Membre de l’Association internationale des critiques d’art (AICA), elle y mène une mission pour le développement du numérique. Elle défend cependant des artistes de diverses générations et travaillant d’autres esthétiques comme Hervé Télémaque, Catherine Ikam,ou Mireille Loup. Et dans son Musée du sourire on trouve des créateurs aussi différents que Sabine Weiss, Andres Serrano ou Claude Closky.

Elle intervient comme critique pour 20 minutes et le Huffington Post. Son action militante se manifeste aussi à travers la création du Grand Prix de l’e-réputation en 2011 puis par la mise en place de l’Art Students Week incitant les étudiants en école d’art à de faire connaître leurs productions via instagram. Les éditions Thémistocle ont publié en 2014 Les Médias sociaux à l’usage des artistes témoin de cette action tous azimuts

Après ce manuel destiné aux créateurs cette volonté de démocratisation de la culture artistique se poursuit logiquement avec son dernier ouvrage tourné vers le plus grand public. Cette chronologie de l’histoire de l’art abondamment illustrée explore peinture, sculpture, architecture et arts primitifs.

Chaque double page s’organise autour du dialogue visuel de plusieurs reproductions d’œuvres d’art essentielles qui se trouve éclairé par des explications pédagogiques sur le courant auquel elles appartiennent. Pour chaque siècle ou chaque grand mouvement des focus analysent plus profondément une œuvre majeure.

Un grand nombre de reproductions se trouvent agrémentées d’anecdotes sur la fabrication de l’œuvre ou sa réception publique. Il est intéressant qu’un chapitre entier soit consacré aux arts non européens. Le livre se termine sur un choix de dix chefs d’œuvres associés aux institutions muséales qui les abritent.

Autant les choix pour les périodes historiques peuvent sembler incontestable, autant on aurait pu critiquer une trop grande subjectivité concernant les productions artistiques de notre époque . Aléxia Guggémos a l’intelligence de ne pas tomber dans ce travers en gardant une ouverture réelle sur des esthétiques actives actuellement.