Les œuvres de cet artiste architecte et universitaire de formation se présentent comme autant de rébus à déchiffrer pour mieux approcher les dimensions trompeuses du réel.
Elles font jouer en concurrence image et imaginaire pour taquiner les évidences de la représentation. Etant éminemment langagières les titres de chacune d’elles sont partie opérante du dispositif, ils jouent sur les mots, oblitèrent des glissements de sens ou au contraire parient sur de fausses évidences de nomination.
De même dans ce rapport piégé au réel le jeu des dimensions contrariées, des échelles faussées contribue à inquiéter nos sens. Celui de la vue étant le plus mis à l’épreuve, grâce à des machines à voir, des dispositifs et des installations. De ce fait la photographie comme la carte géographique de l’ign se disputent les cadres de ces œuvres généralement de taille moyenne proposées à hauteur de regard. L’image argentique existe avec d’autres matériaux qui la mettent en valeur et perspective dans différentes occurrences techniques , tirages chromogènes, diapositives ou leur version mécanique, photocopie, héliogravure, reports sur plexiglass etc.
L’objet simple se trouve le plus souvent dédoublé, travaillé par son contrepoint réel pour une géométrie de la vision devenue plus sensuelle. Quant au paysage il s’installe entre passe-partout et cadre, devenu image il se consolide pourtant sur des socles, des trépieds s’appuyant au mur ou des piètements métalliques.
Le trompe l’œil reste un horizon toujours actif dans cette œuvre qui se constitue en pédagogie perceptive de l’image. Objets, paysages ou encore architectures contribuent à reformuler de façon ludique une ingéniérie optique qui nous fascine en apportant un doute créatif sur notre rapport aux réels.