Il y a souvent chez Monika Sosnowska, une subtilité dans la présentation de ce qui pourrait n’être « qu’un travail de sculpture ». Des mois qu’elle a passé en résidence dans l’atelier d’Alexandre Calder à Saché, l’artiste propose un rendu ouvert qui s’offre comme une exposition du processus de travail.
L’atelier d’Alexandre Calder est une grange dont les fenêtres surplombent la pente d’une colline. L’espace pensé par Calder est une sorte d’étalon de son travail de sculpteur. L’espace intérieur de la grange épouse par son ampleur la taille des sculpture qui y était conçues.
Artiste rompu à l’occupation d’espaces singuliers Monika Sosnwska a eu l’élégance de contourner la confrontation directe avec cet espace et de lui restituer sa fonction pratique. Alors que l’on pouvait s’attendre à ce qu’une pièce occupe le lieu pour lui tenir tête, c’est tout une myriade de propositions qu’elle donne finalement à voir.
Des trois sculptures présentées à l’entrée, le visiteur progresse vers des maquettes de carton, suspendues, à demi-peintes. Puis toujours à rebours du processus de travail, il continue jusqu’à un table ou des feuilles de cartons sont délicatement découpées pour reproduire les grilles, barrières et autres éléments de ferronnerie que l’artiste utilise comme support de son geste sculptural.
Dans cette reproduction des étapes du travail, Monika Sosnowska ce qu’elle met en œuvre, mais elle s’inscrit également dans l’idée d’un Calder rétif à l’immobilité du monument. En creux c’est le Calder du cirque qu’elle convoque, le sculpteur de mouvements délicats.