Exposition Olga Caldas Le jardin aux sentiers qui bifurquent La galerie de La Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 Paris 15 janvier- 16 mars 2025
Non, nous n’arrivons pas à seulement regarder les fleurs photographiées par Olga Caldas,
ce sont ses fleurs qui nous regardent
Non, ce ne sont pas ses fleurs,
ce sont les cœurs de ses fleurs,
Non, ce ne sont pas leurs cœurs,
C’est leur hile aux plis enchevêtrés,
Le hile, cette petite surface courbe d’une graine ou de la plante
cette cavité qui entoure le visiteur visité en réciprocité.
Petite fleur c’est le nom familier dont certaines mères nomment leur sexe à leur fillette
Olga qui exalte depuis toujours le corps qui se délie, l’intime féminin magnifié, n’a pas changé de sujet
quand elle photographie les fleurs et leur cœur de lumière qui se révèle naturellement
sans aucun artifice
Le hile n’est pas la blessure universelle comme le dit Godard du sexe féminin dans le film La passion
On pense plutôt à André du Bouchet :
La déchirure,
Non,
Le jour de la déchirure
Mais la déchirure, c’est encore une projection masculine qui ne pense généralement aux femmes que pour les déflorer
Ce n’est pas la déchirure que nous montrent les cœurs des fleurs d’Olga Caldas
C’est le jour même, la lumière qui émane d’elles en irradiant
en illuminant de leurs splendeurs les visiteurs et les visiteuses
C’est l’origine universelle du monde, l’origine charnelle, l’origine végétale, la joie originelle,
Ce sont toutes les chaleurs que contient le nom même de Caldas,
Voir, sentir, presque toucher ces fleurs et recevoir leurs humeurs
Immersion de tous et toutes dans son jardin aux senteurs qui bifurquent