Paroles dévoilées, un photo documentaire

Les courants migratoires qui ont traversé la Corse font l’objet de l’exposition historique IDENTITA, au Musée de Bastia. Cette exposition de peintures, photographies et documents sociétaux et historiques accueille surtout un photo documentaire vidéo « Paroles dévoilées », exemple remarquable de fiction photo documentaire.

IDENTITA, les Corses et les migrations, XVII – XXI siècle interroge, à travers plus de deux cent œuvre et archives le rapport qu’entretien la Corse avec son identité, identité aux multiples influence. Identita est un mot singulier pour désigner non une multiplicité mais une unicité qui c’est faites à travers le temps, traitant ainsi de cette fameuse notion de Communauté de destin.

Ce sont trois femmes d’origine marocaine, Fadela, Souada et Soumia qui font l’objet du projet Paroles Dévoilées réalisé par Silivia Cagninacci, diplômée en management des médias à Sciences Po et Jean André Bertozzi, diplômé de l’ENSP d’Arles. Ensemble ils ont signé un autre exemple de ces nouvelles écritures avec Palais de mémoire au Musée dee la Corse en 2017.

Jean-André a produit l’ensemble des photographies noir et blanc comme des témoignages vidéo couleurs. Un travail de terrain a été mené pour sélectionner ls trois femmes qui témoignent de leur quotidien d’émigrées grâce au concours des Associations AVA Basta et OLCQ, la Mosquée de Furiani et le Secours populaire de Bastia.

Ce corpus noir et blanc se situe dans la continuité des paysage Chemins d’origine : à la galerie Negpos, Nîmes, tandis que les séances d’entretien et les portraits scénarisés font écho aux Portraits de vignerons montrés à la confrérie de Luri au Cap Corse.

L’engagement politique de Bertozzi s’est manifesté dans des expositions comme L’umana ambizione, avec des vidéo de Leonardo Boscani, présenté au Museo d’arte contemporanea, de Sassari en Sardaigne ou Causa democratica, programmé au festival Arte Mare, à Bastia.

L’alternance du noir et blanc et de la couleur s’organise sur l’écran en diptyques et panoramas qui dynamisent les trois entretiens nourris de photos de quartier et d’archives personnelles. La vidéo constitue en fait Le making of des trois portraits de femmes voilées négociés avec leur accord, pour le choix du lieu comme de leur vêture. Ces trois images en couleurs terminent le photo documentaire apportant le rare témoignage d’une sociologie en acte de femmes émigrées dans l’Ile de Beauté.