Imaginé pour favoriser une approche originale du travail en groupe, développer selon les projets un principe d’invitations régulières, et rechercher une forme inédite d’autonomie artistique, économique et politique, UltralabTM a choisi de travailler aux frontières de l’art, de la science et de la communication. Créé à Paris en août 2000 UltralabTM est aujourd’hui composé de Frédéric BortolottiTM, Gosia Galas et P.Nicolas Ledoux. Avec Olivier Körner et Jean-Luc Lemaire. Depuis 2002, UltralabTM gère et organise aussi les activités artistiques solo de ses membres et celles d’Icon Tada (Japon) et David Chaneau™ (France), deux jeunes artistes proches du groupe
Ironie, intuition, actions potaches en tout genre proches d’un élégant hacktivisme, Ultralab pourrait être inclassable si la transversalité, l’hybridité, n’étaient identifiés aujourd’hui comme des signes forts de l’art contemporain. Leurs références ? Archigram, Hakim Bey, Disneyland, les Situationnistes…et le jeu vidéo. Leur évolution ? « Depuis quatre ans, le groupe développe des dispositifs prospectifs liés aux technologies (notamment les univers virtuels), par le biais de fictions visuelles qui explorent les potentiels d’un langage plastique multiforme ». Ultralab, dont la vraie raison sociale est la prospective, sait capter les tendances, surfer sur les peurs du siècle, mettre en scène les essences délétères d’« un monde effrité », qui, peut-être est le nôtre. « (Je) vous parle depuis un endroit étrange.« : 366 days est un film (vidéo, 52 minutes), un CD, mais c’est aussi une œuvre multiple, du graphisme, du jeu vidéo, de la littérature.
Le « groupe projet » est un mode de fonctionnement adopté par ces artistes « entrepreneurs ». Pour Diorama IIITM, « nous avons travaillé avec Jean-François Dingjian, qui est designer, sur un prototype de drone (avion sans pilote). » Pour Drawing battle, Ledoux Vs. Mathias Schmied, du 2 décembre 2006 au 13 janvier 2007 à la galerie Magda Danysz : « Face à face où P. Nicolas Ledoux interroge la pratique de l’art contemporain tandis que Mathias Schmied s’approprie le monde lisse et superficiel des super-héros ». Cette approche en collectif s’oppose au « processus de plus en plus poussé de “starification” des artistes, acculés à un inéluctable devenir-marquequi s’accomplit au détriment de l’attention porté à l’œuvre elle-même. »
Ultralab est pourri de connaissances aiguisées et techniques maîtrisées via leur activité de graphistes, Labomatic, réservée aux œuvres de commande. Aujourd’hui, ils souhaitent dépasser le double et triple jeu qui, sans doute, a contribué à brouiller leur image d’artistes. Ils veulent désormais s’extraire du « ghetto » de l’art numérique, terminologie qu’ils désavouent, pour « pouvoir montrer notre travail à un plus large public, dans les meilleures conditions possible et dans des lieux significatifs du champ où nous intervenons, qui est celui de l’art, au sens le plus large : galeries, centres d’art, musées. » Ils le feront avec l’ironie et la démesure qui les caractérisent : « Nous nous sentons prêts à envahir le monde et à en supporter les conséquences ! »