Pour de nouvelles formes critiques dont le Pecha Kucha de l’AICA France

L’Association Internationale des Critiques d’Art France (AICA) organise ce soir 8 mars pour la journée de la femme un Pecha Kucha de la critique d’art au Palais de Tokyo de 19 heures à 21 heures. Ce terme Pecha Kucha dérivé du japonais désigne des soirées où des artistes sont invités à présenter leur travail en public. Dix critiques d’art (neuf femmes et un homme) présenteront l’œuvre de dix artistes femmes à découvrir et qui seront en compétition pour une publication dans art press numéro de mai 2013 et une exposition au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne en novembre-décembre de cette année.

Des critiques qui sont aussi commissaires d’exposition, responsables de lieux, ou enseignants en école d’art ou à l’université ont été choisis pour cette intervention rapide, ils défendent des esthétiques différentes et appartiennent à des générations elles aussi différentes. En voici la liste : Marie-Cécile BURNICHON, secrétaire générale de Platform
, Anaïd DEMIR, 
Muriel ENJALRAN, Fabienne FULCHÉRI, directrice de l’Espace d’Art Concret, Mouans-Sartoux
, Ann HINDRY, conservateur de la Collection d’Art moderne de Renault , Pascale LISMONDE, Philippe PIGUET, Emilie RENARD, directrice de La Galerie, Noisy-le-Sec et Anne TRONCHE.

Renouvelant les formes de présentation classiques, tels que le débat ou la table-ronde , cette présentation se fera en 20 images, chacune commentée pendant 20 secondes, pour une durée totale de chaque intervention de 6 minutes 40.
Le jury, présidé par Anaël Pigeat, rédactrice en chef d’art press, est constitué entre autres de Lóránd Hegyi, directeur du Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne, Colette Barbier, directrice et fondatrice de la Fondation Ricard, et Marek Bartelik, président d’AICA International, une organisation dont 50% de ses membres sont des femmes.

Une pétition circule contre cette initiative de Raphael Cuir, actuel président de l’AICA France, Si je connais, admire et respecte un certain nombre de signataires artistes ou critique, je ne peux approuver une réaction si épidermique sur le fond. Les nombreux membres de l’AICA sont habitués à entretenir des contacts professionnels sérieux, suivis avec des artistes qui les intéressent. Dans ce cas, connaissant bien leur oeuvre chacun peut se sentir capable de choisir avec l’assentiment de l’artiste, homme ou femme peu importe, 20 images significatives dans son œuvre. Fort de cette connaissance chacun se sent capable d’argumenter de façon efficace pendant 6mn pour la (ou le) défendre. Certes ce type d’intervention performative ne remplace pas un travail à long terme, d’écriture, de préface, de visite d’atelier etc

La critique d’art est en perte de vitesse et d’influence, trop souvent remplacée auprès du public par des pseudo-journalistes du copier-coller de communiqué de presse, tous ceux qui produisent un vrai travail critique dans la durée doivent trouver toutes les formes pour rendre la critique d’art plus actuelle, le Pecha Kucha, acte performatif, en est une parmi bien d’autres que nous devons continuer de défendre dans les livres, revues , ou sur internet