« Les petites allées » se présentent comme Éditions typographiques artisanales. Ses responsables ont repris en 2008 une imprimerie typographique vieille de deux siècles. Ce mode d’impression datant de Gutemberg au XVe siècle est beaucoup moins usité du fait de sa difficulté et de la lenteur de sa réalisation manuelle. Plusieurs collections sont ainsi produites, nous nous attachons ici à celle titrée « Pour dire une photographie ».
Michel Bon, a d’abord pratiqué l’imprimerie en taille-douce, produisant pour des artistes, livres et estampes, Nathalie Rodriguez a exercé la gravure, la peinture et l’imprimerie avant de s’intéresser au Moyen-Orient et de devenir conservatrice fréquentant livres et imprimés anciens et modernes, occidentaux comme orientaux. Ensemble ils publient La première collection depuis 2012 comportant des textes courts, issus du patrimoine littéraire ou de la création contemporaine, souvent d’inspiration maritime, mais pas seulement. Les livres à Images proposent des textes de mêmes origines d’un format différent de 22×11 cm, comportant à l’intérieur des illustrations en noir et blanc, créations d’artistes contemporains. Océanique est dû à la collaboration avec le festival Rochefort-Pacifique, cinéma et littérature, dix-huitième édition en 2024, spécialisé dans le cinéma d’Océanie et réunissant des livres et d’auteurs du Pacifique, ou qui en parlent.
« Pour dire une photographie », toujours format 10,5 x 13 cm, a vu le jour en 2018, sous la direction de Serge Airoldi. Elle associe pour chaque titre une photographie et un texte, l’un écrit pour l’autre. Elle est appelée à recevoir, en tirages limités (chaque exemplaire numéroté), images et textes subtils. Les couvertures sont en papier de couleur, et la photo est reproduite deux fois, une image dedans, une image dehors. Son directeur de collection Serge Airoldi est écrivain, il vit et travaille à Dax. Après des études de lettres, de sciences politiques, d’histoire et de droit, il devient journaliste dès 1991 au sein des rédactions de M6 à Bordeaux, de France Culture à la Maison de la Radio, et du journal Le Monde, à l’agence de Lyon. Il a écrit plusieurs textes parmi les 23 petits livres publiés à ce jour, on y trouve beaucoup de représentants de la photo directe comme Jean Dieuzaide, Christer Strömholm, Marc Denayer ou Klavdij Sluban et des plasticiens tels Dolorès Marat, Didier Ben Loulou ou Sophie Ristelhueber.
Les écrivains ont eux aussi des pratiques diverses. Marie-Laure Bernadac est conservatrice de musée et commissaire d’exposition, conservateur général honoraire du patrimoine. Carole Naggar est poète, écrivain et historienne de la photographie, en tant que critique elle contribue aux revues Aperture et The New York Review of Books. Fabien Ribéry est responsable du blog L’intervalle. On est heureux d’y trouver une personnalité littéraire rare comme Yannick Haenel, auteur de l’exceptionnel Jan Karski en 2009, il approche un nu de Linda Tuloup qui lui permet d’affirmer « j’attends tout de l’art, de la littérature et de l’amour ». Face à ce nu, dans l’ombre d’une grotte, il écrit « entre mon regard et la nudité rayonne une lumière folle qui élargit ma vie ».
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