Quand des univers artistiques se croisent naît une collaboration en croissance. « Dans cette exposition, 4 regards et 8 mains dialoguent » explique Maud Louvrier-Clerc, cette tisseuse de liens. Œuvres, objets, art, arts appliqués, quand l’esthétique inspire et diffuse son aura à la fonction, le sublime s’invite dans nos vies quotidiennes.
Ce sont Les Optimistes Editions, créés par Laurence Duca (architecte), et Rémy Peyrard (designer) qui accueille ces regards croisés avec Maud Louvrier-Clerc (plasticienne) et Célia Suzanne (marqueteuse). Dans ce showroom aussi siège de leur agence LDRP Architecture et design, ces complices proposent de découvrir une poésie des formes et des matières.
Sérigraphies et Mobiliers s’entremêlent avec les plans de bâtiments dans cet espace créatif ouvert à la fertilisation des rencontres. Des liens se tissent entre les disciplines : l’art, le design, l’artisanat et l’architecture se nourrissent ici mutuellement.
Dans cet atelier de design et d’architecture, les sérigraphies Carrond de Maud Louvrier-Clerc, trouvent ici une place de choix. Ici, germent de nouveaux possibles… notamment ses projets architecturaux en cours de déploiement dans le cadre de sa résidence actuelle à HETIC Architecture réelle, architecture virtuelle : fusion, juxtaposition, collision ou friction ? Maud y présente aussi la collection Breathe, conçue en association avec Celia Suzanne, marqueteuse. Deux tables gigognes, en chêne et marqueterie de paille noire, réalisées avec deux traitements de surface. Brillante, elle attire le regard. Mate, elle suggère un toucher, un velouté. Ces deux matières répondent aux deux formes opposées de l’artiste. Cette table au motif qui renvoie la lumière, diffuse « une douce lenteur ».
Célia, actuellement résidente aux Ateliers de Paris, développe sa propre ligne de mobilier ainsi que des collaborations croisées telles que celles menées avec Maud et avec Noune dans le cadre d’une collection de sac à mains aussi élégants qu’innovants. Marqueteuse, designer, elle utilise la paille de seigle (cultivée en Bourgogne) pour sa brillance naturelle et pour la multiplicité des teintes qu’elle permet. « Je cherche à créer le trouble dans la perception des matières et je propose alors au propriétaire du meuble d’y trouver des évocations personnelles » précise-t-elle. Elle anoblit son matériau qui appelle à la nature et au cycle des saisons. En fonction des jeux de combinaison des motifs, apparaissent divers rayons lumineux faisant écho aux sérigraphies de Maud.
Laurence et Rémy, au travers des Optimistes Editions, un nom qui inspire déjà à la joie et aux affinités pour des projets en commun, présentent quant à eux leurs mobiliers qui convoquent la multiplicité des usages. « Chaque création est une proposition que l’usager peut s’approprier à sa manière. Elle ouvre une infinité de possibles. » expliquent ces créateurs engagés envers leur relation des matériaux au mobilier. Leurs petits tabourets de la gamme La rigoureuse peuvent servir de tables basses et devenir étagères. La bibliothèque la Rayonnante offre la possibilité d’intégrer de nouveaux usages : la tablette basse peut se prolonger en banc, former une cloison épaisse accessible des deux côtés selon les besoins. Du plan se déploie le volume avec la table Espiègle. Ce mobilier s’adapte aux petits espaces, se range et se transforme en tableau. Ouvert, s’y déploient une table, et parfois un tabouret. La gamme Espiègle compose des tableaux muraux, comme une respiration dans l’espace, où les panneaux de bois s’ouvrent et se ferment au gré des usages.
Dans cette exposition, les volumes s’imbriquent entre eux et de nouvelles lignes apparaissent. Le module comme règle de jeu se retrouve dans les pièces présentées. Chacune enrichissant l’autre pour un accroissement de sens, une relation à l’environnement.
Ainsi, Maud, Célia, Laurence et Rémy proposent d’autres manières de penser notre manière d’habiter. Le mobilier est laissé ouvert à différents usages. Ces quatre créateurs nous conduisent à prêter attention aux matières et aux éléments de la nature.