Round about, new generation, refreshing art.

Les rotondes, nouveaux lieux de Luxembourg, Capitale européenne 2007 ont commencé leur programmation avec diverses manifestations de culture contemporaine. Alors que la Rotonde 1 présente actuellement une exposition rétrospective de Martin Parr, avec dix photographies récentes sur le Luxembourg, la Rotonde 2, lieu, principalement destiné à la jeunesse avec un programme de musique et de spectacle intitulé « traffo », vient de clôturer une exposition de jeunes artistes du Luxembourg et de la Grande Région, réalisée par le jeune commissaire d’exposition Christian Mosar.

Même si beaucoup de ces propositions nous ont laissé une vague impression de « déjà vu » on ne peut contester la qualité de l’ensemble de ces travaux ainsi que le travail de conception de l’exposition.

Comme le titre l’indique, l’équipe responsable de la sélection a focalisé ses recherches sur des oeuvres fraîches et ludiques qui mettent en évidence le caractère expérimental de l’art des jeunes d’aujourd’hui.

Comme le thème fédérateur de l’année culturelle tourne autour de la question des migrations, le commissaire d’exposition a essayé de contourner cette problématique en ouvrant sur les notions de « glocal » et en dépassant toutes les catégories générées par une telle exposition.

Le « anything goes » inscrit d’emblé dans ce programme jeune a permis une certaine souplesse dans ce lieu difficile.

L’installation de Claudia Passeri, « locusta migratoria » a incité le spectateur, dès l’entrée, à gérer sa participation, en créant de nouvelles figures ou en en enlevant, tout en réfléchissant sur les notions de migration. L’acte de création, entre jeu et réflexion, est souvent au centre de l’oeuvre de ces jeunes artistes. Les migrations dont ils parlent dans leurs vidéos, leurs installations et leurs photographies sont aussi des migrations « artistiques », « culturelles », des passages symboliques où se font et se défont les choses.

Toutes les expressions artistiques se confrontent dans ce laboratoire de la création. Les dessins de Stina Fisch au ras du sol côtoient les vidéos de Pia Müller ou de Michèle Walerich et les dessins sur cartes postales d’ Isabelle Marmann, rangées dans des présentoirs à disposition du public se détachent d’autres expressions graphiques. Les photographies de Lucas, Theis, Michaux, Unsen et Rafiy comme les installations à l’exemple de la très poétique oeuvre de Feipel participent,toutes, dans leur genre, à la recherche incitant à des expérimentations courageuses et à la mutation des regards.

Du côté ludique et absurde, l’oeuvre de Marco Godinho, All around ping pong a été remarquable. Une table est divisée en 12 parties, comme le découpage d’une montre. Le filet tourne autour de lui-même comme une aiguille qui compte le temps qui passe. Le temps tourne sans fin, le jeu aussi.

La déambulation d’une oeuvre à l’autre a été un vrai plaisir, pour l’amateur d’art comme pour le néophyte. Dommage que la précarité du lieu (la rotonde 2 n’a pas encore été restaurée) n’ait pas permis une durée plus longue de l’exposition.

Un magnifique catalogue-objet, à usage créatif, a été édité à cette occasion.