C’est en 1991 que Magda Danysz, fonde sa première galerie parisienne. Elle a ouvert depuis ses deux succursales de Shanghai et Londres. Parmi ses artistes les plus célèbres on peut citer Erwin Olaf, Liu Bolin, Prune Nourry ou JR. Yseult Digan artiste française née en 1975 présente ses travaux sous le label YZ elle vit et travaille actuellement à Abidjian. Elle investit la collégiale Saint Pierre Le Puellier d’Orléans avec ses larges portraits de femmes de différentes ethnies.
Autodidacte née dans une famille d’artistes YZ va d’abord associer ses nombreux voyages avec des réalisations vidéo documentaires. Dès 2003 elle se consacre au street art avec les pochoirs de grand format d’Open Your eyes, chaque réalisation étant précédée d’une longue phase de recherche de documents alliée à des matériaux trouvés sur place. Elle utilise la technique chinoise ancestrale du lavis qu’elle travaille avec ses encres de chine du plus foncé au plus clair pour obtenir par dilution d’eau des dégradés de couleurs, elle opère jusqu’à 8 dégradés de gris. Elle se focalise sur l’utilisation de papier japon qui malgré une apparente fragilité subsiste plusieurs mois in situ en évoluant selon conditions météorologiques.
L’une de ses premières grandes réalisation Back to the roots (2009) est un projet d’art urbain approchant l’histoire et la culture guadeloupéenne à travers ses propres racines. Elle s’est installée dans la région de Sainte-Rose dans la maison où vivait son grand-père. Elle réalise d’abord une série de portraits photographiques où elle met à l’honneur les visages des « patriarches » de la région. Elle ouvre ensuite dans ses réalisations murales ses perspectives aux valeurs guadeloupéennes : culture, tradition et blessures de l’histoire, notamment celles de l’esclavage.
Dans une précédente série Woman from Another Century,Yz rendait un hommage aux femmes qui ont marqué l’histoire du 19ème Siècle, et aux canons de beauté de l’époque. Elle entame la série Empress par une première oeuvre réalisée en 2016 à partir de divers documents photographiques d’une impératrice chinoise. Les dessins à l’encre de chine sur papier japon sont reportés sur des portes de bois et agrémentés de matériaux trouvés sur place. Elle a poursuivi ensuite ces portraits avec des modèles de femmes Aka de communauté issues du nord de la Thaïlande et du Vietnam. Elle a d’abord titré ses oeuvres du nom générique des ethnies, puis elle leur a préféré les prénoms de ses modèles.
Une vidéo réalisée aussi bien à la Condition Publique de Roubaix que dans son atelier montre le making of de ses séries, où on la voit réaliser des opérations de menuiserie mais aussi des découpes de métal pour les ornements grandeur nature des portraits géants.
Dans ses nombreux voyages elle collabore souvent avec des ONG, Survival International aide des populations notamment d’indiens d’Amazonie, exclus de leur territoire pour des raisons économiques, par des sociétés qui n’hésitent pas à brûler des forêts entières pour mieux en exproprier les habitants. Dans le choeur de la collégiale l’artiste a installé une série d’arbres peints en noir qui rappellent ces forêts sacrifiés au profit. Ces troncs mettent en perspective les grands portraits majestueux de ces femmes dignes qui nous surplombent en nous dévisageant.