Ouverte depuis presque deux ans, la galerie John Tevis reste un secret bien gardé. Installé rue Chapon ce galeriste américain monte des expositions souvent originales, et des travaux souvent justes, non seulement par leur facture, mais aussi par une finesse qui semble être la marque de fabrique de la galerie.
Ouverte depuis presque deux ans, la galerie John Tevis reste un secret bien gardé. Installé rue Chapon ce galeriste américain monte des expositions souvent originales, et des travaux souvent justes, non seulement par leur facture, mais aussi par une finesse qui semble être la marque de fabrique de la galerie.
L’exposition Sur les chemins de Syrte(s) est un remarquable exemple du travail que peut mener John Tevis avec de jeunes artistes, français et étrangers. Guillaume Liffran dont c’est ici la première exposition personnelle, présente un groupe d’œuvres intrigantes autant par leurs formes que parce qu’elle ne se rattache pas immédiatement a un discours contemporain rodé, a l’avant-garde d’ameublement qui caractérise parfois la production de masse des jeunes artistes professionnels.
Les pièces principales sont des tableaux, polygones irréguliers dont la surface rappelle le lichen ou les parterre de mousse que l’on peut trouver dans certaines forets. Une autre pièce reprend cette matière pour former une sorte de roue. Aucune de ces oeuvres ne se coule dans le moule du tableau ou de la sculpture, elle reste au bord, trop simple et trop complexe a la fois.
On pourrait relier le travail avec celui de Didier Marcel, mais il fait aussi signe vers une certaine forme de science-fiction, cette longueur d’onde que l’on retrouve dans les apocalypses et les premières oeuvres de JG Ballard. On y retrouve la même hybridation entre le mental et le végétal, une sorte ingénierie du naturel. L’accrochage subtil maintient les œuvres de Guillaume Liffran dans cet entre-deux particulier.