Traversées Focus sur le travail de Marion Ellena

Découvrir les œuvres de Marion Ellena pour tenter d’en identifier les axes structurants, c’est accepter de se mouvoir dans un grand voyage protéiforme où se mêlent les formes, les couleurs, les surfaces, les lieux

L’artiste d’origine vénézuélienne expérimente les supports et les textures, convoque les médiums créant des passerelles intimes entre photographie, collage et vidéo. Entre une intériorité en constante ébullition et une ouverture interrogative sur les multiples représentations des êtres et des choses, Marion Ellena nous donne à voir des histoires singulières où cohabitent en permanence atmosphères, sentiments et sensations. Les siens et les nôtres.

Son œuvre est en effet une invitation à vivre des voyages éphémères mais intenses. Les « accidents » de laboratoire sont autant de pièces constitutives de son discours sensible. Chaque nouvelle texture est un sédiment en cours de transformation à redécouvrir. Marion Ellena nous propose des précipités de voyages immobiles et nous nous inscrivons fébrilement dans ses pas.

Jouant avec les formes du réel pour mieux le « tordre », elle interroge les frontières mouvantes et pourtant si fécondes des représentations spatiales ou temporelles. Dans la série « Lo que se va », ses photographies sont des voluptés mystérieuses où chaque détail, chaque surface définit les contours d’un voyage infini dont la destination finale n’a aucune importance puisque tout est modulable et malléable. Marion Ellena nous ouvre les portes de mondes visuels souterrains et nous en sommes les témoins privilégiés. 

L’artiste joue avec nos codes de la représentation des corps, des objets et des territoires et en ce sens, son œuvre est déjà fertile et essentielle.