Pour la 3eme année les amateurs d’œuvres numériques inscrites au plus vivant de l’art contemporain ont rendez-vous avec Show Off manifestation inscrite cette année dans la Digital Week. L’événement ouvre avec brio la semaine de foires parisiennes avec un titre lui aussi en évolution Variation Media Art Fair.
Fondée il y a neuf ans par la galeriste Vanessa Quang la foire a pris son tournant digital avec l’arrivée comme directeur artistique du critique d’art Dominique Moulon. Cette année ils collaborent avec Anne-Cécile Worms fondatrice de la Digital Week pour nous proposer un choix d’une belle exigence. Présentée cette année à l’espace des Blancs Manteaux la présentation profite de la hauteur d’espace de la halle et de sa lumière zénithale.
Accueillie par l’une des plus récentes œuvres en réalité augmentée d’ORLAN, hommage à l’Opéra de Pékin (cf article sur son exposition actuelle chez Michel Rein) le spectateur se trouve ensuite interrogé par un centre vide où une matière grisâtre au sol est animée d’un mouvement léger, œuvre de Cécile Beau et Nicolas Montgermon. Autour l’ensemble des cimaises en bois de récupération est installé en un cercle, ce cœur de matière nous prouve que cette proposition, loin d’une certaine froideur facilement attribuée à ce type de pratiques, est bien incarnée.
D’autres œuvres scénarisent le mouvement de matières : chorégraphié par la très brillant Pya Mirvoid ou graffité avec le personnage de Yacine Ait Kaci qui met le réel à distance en compétition aussi pour le prix Opline (vote jusqu’au 25novembre) ainsi que Samuel Bianchini avec une œuvre typographique sur tablette All over.
Ce sont les variations temporelles au niveau mondial qui donnent à Olga Kisseleva l’occasion d’une pièce ambitieuse. Elle contraste avec la simplicité de l’installation de mécanismes horlogers réduits à leur carcasse ou avec le déplacement du petit marcheur de Pascal Bauer. Ce dernier se trouve plus en affinité avec l’angélisme d’Albertine Meunier, son détecteur d’anges montre une danseuse enfermée dans une bouteille qui se met en action animée grâce à un module arduino détectant les références aux anges sur internet et twitter.
La silhouette humaine en activité permet aussi dans un anthropomorphisme ludique de mettre en marche une Walking City modelisée, tandis que Juan Le Parc met en scène un monument aux morts et que Yann Toma en tant que Président à vie d’Ouest Lumière redonne à des friches industrielles une scène où l’énergie transcende l’humain.
Catherine Ikam artiste référence du prix Opline en a fourni la thématique « Identités multiples à l’ère du numérique, elle poursuit ici cette même interrogation fondamentale aujourd’hui pour un art digital véritablement incarné.