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Résidences photo et exposition Sidonie Hadoux au Château Coquelle

Diapographies
Diapographies
Le Château Coquelle à Dunkerque est une villa datant de 1905 qui développe depuis 1993 des résidences dédiées aux photographes documentaires . Au centre d’un grand parc où sont installés des dispositifs d’exposition complémentaires elle se consacre à des travaux en lien au territoire. Issue de l’éducation populaire elle appartient au réseau Diagonal et poursuit sa mission de formation en lien à la photographie mais aussi à la danse.Une table ronde « Etape de résidence » que j’ai eu le plaisir d’animer vient de se tenir pour quatre jeunes artistes.

Voir en ligne : https://www.lechateaucoquelle.fr/le...

Actuellement dans le parc le regard est attiré par les matières subtiles des Catalyses photos environnementales de l’artiste belge Krystof Vrancken. Il expérimente un procédé ancien l’anthotype qui apporte au paysage de la région un rendu quasi organique : des substances naturelles fleurs et plantes sont transformées en encre pigmentaire végétale.

Les quatre résidents manifestent un investissement créatif sérieux et sont représentatifs de plusieurs courants actifs d’aujourd’hui. Dans la tradition purement documentaire le belge Lucas castel explore tous les aspects financiers , humains et spectaculaires de la colombophilie, bien représentée aussi dans les Hauts de France. Maureen Ragoucy illustre des communautés principalement féminines de différentes générations et issues de différents pays internationaux. Elle poursuit un intense dialogue avec elles qui fait l’objet d’enregistrements sonores. Gilberto Guiza Rojas mène depuis plusieurs années une approche de fiction documentaire pour montrer toutes sortes d’aspects du travail. Sa dernière série s’attache à l’ubérisation des livreurs alimentaires.

Sidonie Hadoux conclut sa résidence par une exposition , avec projection vidéo dans le Salon et d’oeuvres recoupant plusieurs séries accueillies dans la salle d’exposition. Trois image mises en scène rappelant la première série de l’artiste, où elle institue une relation forte entre corps et paysage. Pour mieux lutter contre la platitude du tirage elle mène de nombreuses expérimentations et hybridations qui qui mettent en scène son propre rapport à la nature et aux menaces qu’elle subit.

Elle poursuit ses Explorations par des images noire et blanc colorisées mais avec les seules couleurs primaires, cela confère à ces vues naturelles un rendu d’étrangeté . Le questionnement de la photographie se fait aussi dans Même les pierres disparaissent. Les traces humaines saisies avec un appareil pour enfant sur papier à impression thermique sont présentées en rouleau. La technique même condamne ces images à disparaître.

Elle organise souvent ses images en livres d’artiste ,le premier daté de 2019 simplement intitulé Photographies, regroupe ses diverses Explorations. Elle aime utiliser la forme leporello, comme dans la frise des 4 Paysages de la Région faits de photocopies et ajouts de pochoir au pastel sec. Elle peut être plus interventionniste quant à la surface de l’image. Son livre 66393 ha comptabilise les hectares de forêt brûlés en 2022 procède d’abord à une agression par combustion d’une partie de l’image puis par une tentative de raccommodage grâce à la broderie.

L’intervention se fait aussi dans la projection de ses Diapographies. Les diapos de base sont présentées manuellement avec un compte-fil rappelant une pratique déjà passée. Sur l’écran de gauche des vues d’algues sont superposées à des matières naturelles tandis qu’à droite les mêmes organismes vivants sont confrontés à l’action plus nuisible d’encre, d’huile de moteur et d’engrais qui les amènent à disparaître. L’artiste aime ainsi dans ses superpositions nous confronte à l’inconscient de l’image comme elle l’avait déjà fait dans sa série plus intime I didn’t want to be a notification où ses autoportraits sont mis en sous couche d’échanges WhatsApp.

L’oeuvre la plus réussie est la plus spectaculaire est sans conteste son installation Raccomodage elle sy s’attache à contrebalancer le phénomène de disparition des dunes. Deux vues tirées sur toile sont conjointées grâce à des points de tapisserie. Fidèle à sa palette elle utilise pour ses ajouts de laine ou de chanvre des couleurs primaires. Un filet au sol de fibre de coco prolonge le système , le matériau étant utilisé pour consolider les dunes fragilisées.L incomplétude photo est ici contrebalancée par des techniques artisanales généralement attribuées aux femmes.

Par l’expression subtile de ses visées écologiques comme par ses réussites plastiques Sidonie Hadoux mène un travail engagé d’une réelle puissance artistique.

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++INFO++

http://www.gilbertoguiza.com

https://www.castellucas.com

https://www.maureenragoucy.com/ ?lang=fr

https://www.fracgrandlarge-hdf.fr/expositions/kristof-vrancken-catalyse/

http://www.sidoniehadoux.com

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